Le gallois (autonyme : Cymraeg, /kəmˈraːɨɡ/) est une langue du groupe celtique insulaire de la famille des langues indo-européennes, proche du cornique et du breton, avec lesquels il forme la branche dite brittonique des langues celtiques. Parlé principalement au pays de Galles, mais aussi en Angleterre et en Argentine, le gallois est la langue celtique qui compte aujourd'hui le plus grand nombre de locuteurs. La langue emploie pour se désigner elle-même le terme de Cymraeg (d'où son autre nom, kymrique, ou cymrique[8], en français)[9]. Un galloisant, plus rarement gallophone, est quelqu'un qui parle le gallois.
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Gallois Cymraeg | |
Pays | Royaume-Uni, Argentine |
---|---|
Région | Pays de Galles, Angleterre, Chubut |
Nombre de locuteurs | plus de 1 015 600 |
Nom des locuteurs | galloisants, gallophones |
Typologie | VSO, flexionnelle, accusative, à accent d'intensité |
Classification par famille | |
Statut officiel | |
Langue officielle | Pays de Galles |
Régi par | Comisiynydd y Gymraeg |
Codes de langue | |
IETF | cy
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ISO 639-1 | cy
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ISO 639-2 | wel, cym
|
ISO 639-3 | cym
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Étendue | langue individuelle |
Type | langue vivante |
Linguasphere | 50-ABA-a
|
WALS | wel
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Glottolog | wels1247
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Échantillon | |
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) Erthygl 1 |
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Des recensements officiels (gouvernement gallois), réalisés régulièrement, montrent qu’entre 2013 et 2015, 47 % des résidents au Pays de Galles parlent le gallois aisément et 53 % le parlent quotidiennement[10].
Le gallois forme avec le breton et le cornique la branche brittonique des langues celtiques, qui comprennent aussi les langues gaéliques (irlandais, gaélique écossais et mannois) ainsi que les langues celtiques continentales aujourd'hui éteintes. Au sein des langues brittoniques, le breton et le cornique sont plus proches entre eux que chacun ne l'est du gallois. Le groupe comportait jadis un quatrième membre, le cambrien, éteint au Moyen Âge et qui n'est connu que par quelques gloses.
Le gallois comporte diverses variétés, mais ses dialectes sont moins différenciés que ceux du breton. La division la plus importante sépare le gallois du nord de celui du sud, sur la base de quelques faits de prononciation, de différences lexicales et de tournures spécifiques.
Il existe par ailleurs une forte distinction de registre de langue entre le gallois courant (Cymraeg llafar) et le gallois littéraire (Cymraeg llenyddol) - les deux existant conjointement à l'écrit. Par rapport aux états anciens de la langue, ce dernier est beaucoup plus conservateur par sa syntaxe et sa morphologie nettement synthétique, alors que le gallois courant s'est développé dans un sens plus analytique. Le vocabulaire est également différent, le gallois littéraire préservant de nombreux mots sortis de l'usage actuel tandis que le gallois courant comporte de nombreux emprunts à l'anglais (plus ou moins bien acceptés). Aujourd'hui, en dehors de contextes artistiques, le gallois écrit se base pour l'essentiel sur la langue courante.
Le gallois est principalement en usage au pays de Galles. Le recensement général de 2011 y indique un nombre de 562 000 galloisants[1]. Les sondages fondés sur l'auto-évaluation des compétences donnent des chiffres nettement plus élevés : en 2013, 787 500 personnes y affirment être capables de parler gallois, soit 27 % de la population[11]. Cependant, d'après des données de 2004-2006, seules 317 000 (soit 16 % de la population) affirmaient le parler couramment[12].
L'enquête annuelle sur la population menée par l'Office for National Statistics pour l'année se terminant en décembre 2019 a conclu que 857 600 résidents gallois (28,4 %) âgés de trois ans ou plus étaient capables de parler le gallois. Les résultats de la dernière enquête nationale pour le pays de Galles (2018-2019) suggèrent que 22 % de la population âgée de trois ans et plus étaient capables de parler le gallois, et 16 % supplémentaires ayant « une certaine capacité à parler le gallois ».
Il existe environ 150 000 galloisants en Angleterre[2], tant en raison de flux migratoires en direction des centres industriels anglais que du fait de l'existence de communautés locutrices indigènes, parfois longtemps majoritaires tel qu'à Oswestry, cité limitrophe du pays (où l'hebdomadaire Y Cymro, « le Gallois », fut longtemps publié).
Il existe une petite communauté de langue galloise en Argentine, héritage d'un établissement gallois au XIXe siècle (Y Wladfa) dans la vallée du Río Chubut, en particulier à Trelew et Puerto Madryn en Patagonie. Quelque 5 000 personnes y parlent encore la langue[3].
Du fait des migrations internationales, les pays anglo-saxons comptent un petit nombre de galloisants : ainsi aux États-Unis[4], au Canada[5], en Australie[6], en Nouvelle-Zélande[7].
De nos jours, la langue est en danger, car la population au pays de Galles bouge beaucoup. De nombreux jeunes partent ailleurs, surtout par rapport au travail, et de nombreux Britanniques non gallophones viennent s'installer au pays de Galles.
L'usage du gallois a nettement diminué au XXe siècle du fait de la pression de l'anglais. Les mesures de revitalisation linguistique adoptées au pays de Galles ont freiné cette évolution : la proportion de galloisants a même augmenté entre les recensements généraux de 1991 et 2001. Cependant, le recensement de 2011 a montré la reprise d'un lent déclin de la langue, en particulier dans les régions-clés du Nord et de l'Ouest où le gallois reste une langue courante, cela du fait de l'installation croissante de personnes extérieures au pays de Galles. Cette érosion n'est pas compensée par la légère augmentation du nombre de galloisants dans les régions du Sud, largement anglicisées[1].
Depuis la Deddf Iaith Gymraeg (« loi sur la langue galloise ») en 1993, la place du gallois s’est accrue dans les institutions : les administrations sont tenues de pouvoir offrir leurs services dans les deux langues.
La signalisation routière bilingue est normalisée au pays de Galles, et le gallois est reconnu en tant que langue régionale selon la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Dans l’enseignement, le gallois possède une place remarquable, puisque 20 % environ des enfants du pays de Galles sont scolarisés en gallois première langue et que l’étude en est obligatoire jusqu’à seize ans pour tous les écoliers. Conséquence logique, c’est dans les classes d’âge les plus jeunes que l’on trouve le plus de galloisants.
C’est la poésie galloise qui reste au plus près du cœur des gallois et ce depuis le Moyen Âge. Lors de l’Eisteddfod nationale (Eisteddfod Genedlaethol Cymru), grand concours annuel, festival de la langue et vitrine de la culture galloise, c’est au poète gagnant le grand prix que le trône bardique est décerné. Les formes strictes de la poésie galloise exigent une allitération formelle au cœur des vers, principe appelé cynghanedd.
Une des contributions galloises les plus célèbres à la littérature occidentale est le Mabinogion (un mot clairement dérivé du gallois mab, « fils »), une collection de contes relatifs à la mythologie celtique.
Il existe une radio nationale en gallois : BBC Radio Cymru, qui émet en FM et sur Internet. Il y a aussi de nombreuses chaînes régionales.
Il existe aussi une télévision en gallois : Sianel Pedwar Cymru (chaîne quatre pays de Galles en traduction, S4C de logogramme). Son émission la plus populaire est un feuilleton-fleuve qui dure depuis plus de 20 ans : Pobol y Cwm (Les gens de la vallée).
Le gallois est une langue à accent tonique, lequel frappe habituellement l'avant-dernière syllabe des polysyllabes et l'unique syllabe des monosyllabes lexicaux. Toutefois, il existe un certain nombre de mots polysyllabiques accentués sur la dernière syllabe - parmi lesquels le nom même de la langue, Cymraeg. Le gallois familier a tendance à éliminer les voyelles initiales inaccentuées dans la prononciation (aphérèse)[13] : des mots comme afalau « pommes », esgidiau « chaussures », yfory « demain » se prononcent alors ['vɑːlɛ], ['skɪd͡ʒɛ], ['voːrɪ][14].
Le gallois possède les consonnes suivantes, transcrites dans l'alphabet phonétique international ; les graphèmes correspondants de l'alphabet gallois suivent en gras.
Labiale | Dentale | Alvéolaire | Post-alvéolaire | Palatale | Vélaire | Glottale | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
bilabiale | labio-dentale | labio-vélaire | centrale | latérale | ||||||
Occlusive | [p] ‹ p › [b] ‹ b › | [t] ‹ t › [d] ‹ d › | [k] ‹ c › [g] ‹ g › | |||||||
Nasale | [m̥] ‹ mh › [m] ‹ m › | [n̥] ‹ nh › [n] ‹ n › | [ŋ̊] ‹ ngh › [ŋ] ‹ ng › | |||||||
Affriquée | [t͡ʃ] ‹ tsi, tsh, ts › [d͡ʒ] ‹ j › | |||||||||
Fricative | [f] ‹ ff, ph › [v] ‹ f › | [θ] ‹ th › [ð] ‹ dd › | [s] ‹ s › | [ɬ] ‹ ll › | [ʃ] ‹ si, sh, s › | [x] ‹ ch › | [h] ‹ h › | |||
Roulée | [r̥] ‹ rh › [r] ‹ r › | |||||||||
Spirante | [w] ‹ w › | [l] ‹ l › | [j] ‹ i › |
Remarques :
Le gallois moderne possède six ou sept monophtongues de base, variables en quantité, ainsi que de nombreuses diphtongues. La quantité des monophtongues est en grande partie liée à l'environnement phonétique et l'accentuation, selon des règles assez complexes, mais il existe des oppositions de longueurs dans quelques positions, qui différencient certains mots (ex. car « voiture » / câr « ami, parent », ton « vague » / tôn « mélodie »). La quantité a une influence sur le timbre : les voyelles longues sont globalement prononcées plus fermées que les brèves. John Morris-Jones décrit au début du XXe siècle trois quantités (brève, mi-longue, longue), selon le système suivant[15] :
Des descriptions plus récentes n'indiquent que deux degrés de longueur : en simplifiant, les mi-longues décrites par Morris-Jones y correspondent à des longues au sud du pays de Galles, mais à des brèves au nord ; la voyelle [ə] est généralement brève partout.[réf. nécessaire]. Le gallois du nord ne conserve donc de voyelles longues que dans les monosyllabes accentués ; il étend cette longueur aux monosyllabes terminés par un groupe de consonnes dont la première est [s] ou [ɬ][réf. nécessaire].
Les mots d'emprunt récents peuvent faire exception à ces règles.
Monophtongues | Antérieure | Centrale | Postérieure |
---|---|---|---|
Fermée | iː i | ɨː u, y | uː w |
Pré-fermée | ɪ i | ɨ u, y | ʊ w |
Mi-fermée | eː e | ə y | oː o |
Mi-ouverte | ɛ e | ɔ o | |
Ouverte | a a | ɑː a |
Diphtongues | Second élément | ||
---|---|---|---|
Premier élément | antérieur | central | postérieur |
fermé | ʊɨ wy | ɪu iw ɨu uw, yw | |
moyen | əi ei ɔi oi | əɨ eu, ey ɔɨ oe, ou | ɛu ew əu yw |
ouvert | ai ai | aɨ au ɑːɨ ae | au aw |
Le gallois du sud ignore les voyelles [ɨ] et [ɨː], et les réalise comme [ɪ] et [iː] respectivement. Cela vaut aussi lorsque ces voyelles forment un élément de diphtongue. Il confond également la réalisation des diphtongues ae et au en [ai] (le gallois du nord ne différencie ces diphtongues qu'en syllabe finale). D'autres réductions du système vocalique existent dialectalement.
Bien que les conventions en soient parfois surprenantes pour un francophone, l'orthographe du gallois indique assez fidèlement la prononciation. Les principales divergences sont les suivantes :
La grammaire galloise partage de nombreux traits communs avec celle des autres langues celtiques insulaires :
Il existe quelques divergences grammaticales entre dialectes du Nord ou du Sud : des détails de morphologie et quelques constructions spécifiques, notamment celle pour « avoir ». Cependant, ces différences sont négligeables par rapport à celles beaucoup plus tranchées qui séparent le gallois courant du gallois littéraire :
Le fonds du vocabulaire gallois est d'origine celtique, apparenté de près à celui des autres langues brittoniques, de façon plus distante à celui des langues gaéliques, ce qu'illustre le tableau ci-dessous qui présente une série de mots apparentés en gallois, cornique[19] et breton[20] (brittoniques) ainsi qu'en irlandais (gaélique).
sens | gallois | cornique | breton | irlandais | sens | gallois | cornique | breton | irlandais |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
tête | pen | penn | penn | ceann | haut | uchel | ughel | uhel | uasal « noble » |
maison | tŷ | chi | ti | teach | bas | isel | isel | izel | íseal |
fils | mab | mab | mab | mac | grand | mawr | meur | meur | mór |
frère | brawd | broder | breur | bráthair | petit | bach, bychan | bian, byghan | bihan | beag |
sœur | chwaer | hwor, hwoer | c'hoar | siúr | blanc | gwyn | gwynn | gwenn | fionn « blond » |
homme, personne | dyn | den | den | duine | noir | du | du | du | dubh |
berger | bugail | bugel | bugel « enfant » | buachaill « garçon » | vivant | byw | bew | bev | beo |
chien | ci | ki | ki | cú | mort | marw | marow | marv | marbh |
été | haf | hav | hañv | samhradh | large | llydan | ledan | ledan | leathan |
hiver | gaeaf | gwav, gwoav | goañv | geimhreadh | vieux | hen | hen « ancien » | hen « ancien » | sean |
feu | tân | tan | tan | tine | jeune | ieuanc, ifanc | yowank | yaouank | óg |
fer | haearn | horn | houarn | iarann | nouveau | newydd | nowydh | nevez | nua |
feuille | dalen | delen | delienn | duille | entendre | clywed | klewes | klevout | cluin |
mer | môr | mor | mor | muir | nage | nawf | neuv | neuñv | snámh |
rivière | afon | avon | aven (vieilli) | abhainn | chanter | canu | kana | kanañ, kaniñ | can |
Malgré la parenté évidente avec le cornique et le breton, la séparation séculaire entre les trois langues a abouti à des divergences sensibles jusque dans le vocabulaire fondamental : par exemple, dans les parties du corps, les mots gallois trwyn, clust, llaw « nez, oreille, main » ne se retrouvent pas en breton qui emploie à la place fri, skouarn, dorn, le cornique jouant le rôle de langue-pont entre les deux puisqu'il connait les formes frigow (à l'origine le pluriel de frig « narine ») et tron pour « nez », skovarn pour « oreille », leuv et dorn (signifiant aussi le poing) pour « main ». Ce dernier mot, dorn en cornique et breton, illustre un autre type de divergence, les faux-amis, dus à des évolutions de sens différentes chez des mots apparentés : le gallois connaît en effet le mot dwrn mais au sens de « poing, poignée » et le cornique le connait avec le sens double de « poing » et de « main ». Nous noterons que de façon générale, le gallois s'est éloigné des deux autres langues brittoniques, le cornique et le breton formant un groupe plus proche.
Le gallois partage avec les autres langues brittoniques un ensemble nombreux d'emprunts lexicaux anciens au latin. Cela concerne beaucoup de mots courants passés dans le vocabulaire à l'époque de la Bretagne romaine, par ex. mur « mur » (de mūrus), ffenestr « fenêtre » (fenestra), pont « pont » (pōns, génitif pontis), ffynnon « fontaine, source » (fontāna), cannwyll « chandelle » (candēla), ffrwyth « fruit » (frūctus), ffa « haricot » (faba), pysgod « poissons » (piscātum), gwin « vin » (vīnum), caws « fromage » (cāseum), llaeth « lait » (lac, génitif lactis), carchar « prison » (carcer), saeth « flèche » (sagitta), perygl « danger » (periculum), parod « prêt » (parātus). D'autres sont d'un caractère plus livresque, à mettre en rapport avec le rôle considérable du latin dans l'enseignement au Moyen Âge : llyfr « livre » (liber), llythyr « lettre » (littera), gramadeg « grammaire » (grammatica), erthygl « article » (articulum), ysgrifennu « écrire » (scrībere), dysgu « apprendre » (discere). De même, le vocabulaire religieux est naturellement latin : eglwys « église » (ecclēsia), mynach « moine » (monachus), pregeth « sermon, prêche » (praedicātiō), pechod « péché » (peccātum), uffern « enfer » (infernus). Le sens de certains mots a pu nettement évoluer : ainsi mynwent, de monumenta « monuments », signifie « cimetière », et swydd, de sēdēs « siège », a aujourd'hui pour sens « poste, fonction, emploi ».
Plus tard, le gallois a emprunté divers mots aux langues des Îles Britanniques comme le vieil irlandais (cnocc → gallois cnwc « butte », dorus → gallois drws « porte »), le vieux norrois (garðr → gallois gardd « jardin, » jarl → gallois iarll « comte, earl »), mais avant tout l'anglais, dont l'influence est constante depuis la conquête anglo-saxonne de l’Angleterre, et auquel le gallois a emprunté et continue d'emprunter un nombre considérable de mots.
Les plus anciens emprunts à l'anglais remontent aux premiers temps de la présence anglo-saxonne, comme en témoignent certains mots qui préservent des formes caractéristiques du vieil anglais : ex. cusan « un baiser » (vieil anglais cyssan, moderne kiss), crefft « métier » (v. a. cræft, moderne craft), betws « chapelle » (v. a. bedhūs). Les emprunts concernent tous les sujets et tous les registres ; beaucoup sont évidents, bien que l'écriture les masque quelque peu en leur appliquant systématiquement les conventions de l'orthographe galloise. Ils subissent cependant assez souvent des altérations en se lexicalisant, qui peuvent concerner leur prononciation (ex. cwpwrdd « placard », de cupboard ; siaced « veste », de jacket) ou leur sens (ex. tocyn « ticket », de token qui a le sens plus général de « marque » ; smwddio « repasser (un vêtement) », de smoothe qui veut dire « lisser »).
Dans la langue orale, les emprunts à l'anglais peuvent être faits au coup par coup, sans qu'ils soient lexicalisés : il s'agit d'une forme d'alternance de code linguistique. La langue écrite tend vers davantage de purisme et s'efforce d'éviter les anglicismes trop voyants par divers moyens :
Les procédés de formation des mots sont comparables à ceux du français et des autres langues européennes :
Le gallois crée également de nombreuses locutions lexicales sur le modèle nom + épithète. Exemples : tŷ bach « toilettes » (tŷ « maison » + bach « petit »), safle bws « arrêt de bus » (safle « position, station, poste » + bws « bus »), peiriant golchi llestri « lave-vaisselle » (peiriant « machine » + golchi « laver » + llestri [pl.] « plats, vaisselle »), cyllell boced « canif » (cyllell « couteau » + poced « poche »), ystafell gysgu « dortoir » (ystafell « salle, chambre » + cysgu « dormir »).
En dehors des différences de prononciation évoquées plus haut, il existe un certain nombre de différences lexicales dans le vocabulaire de base entre dialectes gallois. Le tableau ci-dessous donne quelques exemples de divergences typiques entre Nord et Sud.
Signification | Gallois du Nord | Gallois du Sud |
---|---|---|
grand-père | taid | tad-cu |
grand-mère | nain | mam-gu |
femme | dynes | benyw |
lait | llefrith | llaeth |
table | bwrdd | bord |
dehors | allan | i maes |
maintenant | rŵan | nawr |
vouloir | eisiau | moyn |
ressembler | edrych yn debyg | disgwyl yn debyg |
il | o, fo | e, fe |
avec | gan, efo | gyda |
J'ai une voiture. | Mae gen i gar. | Mae car 'da fi. |
Parfois, il s'agit plutôt de différences dans l'extension sémantique de certains mots : ainsi le gallois du Sud emploie merch pour « fille (par opposition à fils) » et « fille (par opposition à garçon) », tandis que le gallois du Nord a geneth dans ce dernier sens ; inversement, le gallois du Nord emploie agoriad « ouverture » au sens de « clé » alors que le gallois du Sud dispose pour cela du mot spécifique allwedd.
Mot | Traduction | Prononciation standard dans l'API | Équivalent breton[20] |
---|---|---|---|
terre | daear, tir | ['daiar] (S) / ['daɨar] (N), ['tiːr] | douar, tir |
ciel | awyr, wybr | ['ɑːwɪr] (S) / ['awɨr] (N), ['ʊibɪr] (S) / ['ʊɨbɨr] (N) | aer, oabl |
eau | dŵr | ['duːr] | dour |
feu | tân | ['tɑːn] | tan |
homme | dyn, gŵr | ['diːn] (S) / ['dɨːn] (N), ['guːr] | den, gour |
femme | menyw, gwraig | ['meːnɪu] (S) / ['mɛnɨu] (N), ['gwraig] | maouez, gwreg |
manger | bwyta | ['bʊita] (S) / ['bʊɨta] (N) | debriñ, boueta |
boire | yfed | ['əvɛd] | evet, evañ |
grand | mawr | ['maur] | meur, bras |
petit | bach, bychan | ['bɑːx], ['bəxan] | bac'h, bihan |
nuit | nos | ['noːs] | noz |
jour | dydd | ['diːð] (S) / ['dɨːð] (N) | dez, deiz |
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