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Le munsee (connu aussi sous le nom de delaware, ou de delaware de l'Ontario) est une langue en danger de la famille des langues algonquiennes, elles-mêmes membres de la famille des langues algiques. Le munsee était parlé autrefois aux alentours du New York moderne aux États-Unis, notamment à Long Island, Manhattan, Staten Island, aussi bien que dans les zones alentour de la vallée de l'Hudson (en), du nord du New Jersey, et du nord-est de la Pennsylvanie[2],[3].

Munsee
Pays Canada, États-Unis
Région aujourd'hui en Ontario ; anciennement dans les États de New York, du New Jersey, et de Pennsylvanie
Nombre de locuteurs 7 (1991)[1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF umu
ISO 639-3 umu
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Carte

Carte montrant les frontières aborigènes des territoires du Delaware. Le territoire munsee est la zone plus claire au Nord, le territoire unami au Sud.

Le munsee est désormais parlé seulement dans la réserve de Moraviantown (en) en Ontario au Canada par une ou deux personnes âgées[4].


Classification


Le munsee est une langue algonquienne, descendant du proto-algonquien. Il est très proche de l'unami delaware. Le munsee et l'unami constituent les langues delaware. Prises ensemble avec le mohican, les langues delaware constituent le delawaran, un sous-groupe au sein des langues algonquiennes[5],[6].


Historique


Le munsee est une langue algonquienne de l'est. L'ancêtre commun hypothétique à toutes les langues algonquiennes de l'est est le proto-algonquien de l'est.

La frontière sud du territoire munsee était au nord du Delaware Water Gap, suivant la Raritan River au sud-est jusqu'à l'océan Atlantique[7]. Au sud des Munsee se trouvaient les Unamis Delaware. Au nord les Mohicans, et à l'est les langues algonquiennes de Long Island tel que l'unquachog, et des langues du Sud de la Nouvelle-Angleterre tel que le quiripi (quiripi et unquachog sont des dialectes d'une seule et même langue)[8],[9].

Originellement, et durant la période suivant l'arrivée des Européens, le munsee était parlé par une série de petits groupes autonomes, principalement situé sur les rives de l'Hudson et des rivières du nord du Delaware. Ces groupes se trouvaient le long des affluents majeurs, avec de grands campements près du courant principal et des camps plus petits aux sources et le long des cours d'eau[10]. Les estimations varient, mais ces groupes locaux ont pu avoir une population atteignant les 200 personnes par groupe[2]. Ces groupes parlaient des variétés localisées de la langue munsee. Il y a peu d'information quant aux variantes dialectales du munsee[11].

Les principaux groupes munsee connus sont, du nord au sud, les Esopus, à l'ouest de l'Hudson à la ligne des partages des eaux de l'Hudson (avec des sous-groupes tels que les Waoranecks, Warranawankongs, et d'autres) ; les Minisink (au nord du Delaware Water Gap); au sud des Highlands de l'Hudson à l'ouest du fleuve se trouvaient les Haverstraw, les Tappan, et les Hackensack ; les Raritans résidaient originellement sur la partie basse de la rivière Raritan, avant de se déplacer dans les terres ; les Wiechquaeskecks migrèrent de l'est de l'Hudson au sud de la rivière Raritan après 1649, avec les Navasink à l'est le long de la rive nord du New Jersey ; à l'est de l'amont de l'Hudson se trouvaient les Wappinger ; sur la rive est de l'Hudson se trouvaient les Kichtawanks, les Sinsinks, les Rechgawawanks, les Nayack, les Marechkawieck, avec les Canarsee et les Rockaway à l'ouest de Long Island. Les Massapequa et les Matinecock au centre de Lond Island auraient pu être des Munsee mais étaient peut-être les prédécesseurs du groupe Unquachog identifié au XVIIIe siècle[12].

Les disruptions résultant de l'arrivée de colons européens, des marchands de fourrures, et des explorateurs conduisirent au déplacement de ces groupes accompagné d'une unification en des groupes plus grands. Ceci entraîna la rencontre de locuteurs de groupes différents au sein du munsee[2].

Le terme Munsee est un nom désignant les groupes qui se trouvent le long de la rivière Delaware au Delaware Water Gap[13] ; la première mention de la langue munsee date de 1725[14]. Minisink est un mot munsee signifiant « dans l'île », et qui doit être transcrit « mə̆nə́sənk ». L'orthographe « minis » est peu utilisée maintenant et l'on préfèrera /mənə́s/ « île » ; rappelant les autres langues algonquiennes telles que l'ojibwé « minis » signifiant lui aussi « île »[15]. L'orthographe « ink » est clairement le suffixe locatif moderne munsee /-ənk/ (voir la section Grammaire). Le terme « munsee » est l'adaptation anglaise d'un mot régulier « mə́n’si·w », « personne de Minisink ». Le terme munsee fut ensuite étendu à tous ceux qui parlaient la langue du même nom.


Sons et phonologie


Le munsee a les consonnes suivantes[16] :

Consonnes munsee delaware
Bilabiale Dentale Post-alvéolaire Vélaire Glottale
Occlusive p t č k
Fricative s š x h
Nasale m n
Latérale l
Glides w y

Quelques mots d'emprunt à l'anglais contiennent /f/ et /r/ : « ntáyrəm », « mon pneu »[17].

Différentes analyses des voyelles munsee ont été proposées. En 1979, Goddard présente une analyse dans laquelle le munsee et l'unami ont le même système de voyelles, inchangé depuis les voyelles proto-algonquiennes (cf. la partie Histoire)[16]. Dans cette analyse, il y a quatre voyelles longues /i·, o·, e·, a·/ et deux courtes /a, ə/. La longueur des voyelles est indiquée par un point médian (·). Toutefois, dans le munsee moderne il y a plusieurs sources de nouvelles voyelles /i, o, e/ courtes qui résultent d'un doublement, de mots d'emprunts, et d'autres variations phonologiques.

Voyelles munsee
Antérieur Centrale Postérieur
Haute i·, i o·, o
Moyenne e·, e ə
Basse a·, a

Quantité syllabique


La quantité syllabique joue un rôle important dans la phonologie munsee, en déterminant la place de l'accent tonique et la suppression de certaines voyelles courtes. Toutes les syllabes contenant une voyelle longue sont dites lourdes. Toute voyelle courte dans une syllabe fermée (i.e. (C)VC) est lourde. En comptant de gauche à droite, dans une séquence de deux syllabes ouvertes contenant des voyelles courtes la syllabe impaire est légère et la syllabe paire est lourde[18]. De même, certaines syllabes contenant des voyelles courtes (fréquemment de telles syllabes se trouvent dans des redoublements et des mots d'emprunts) peuvent exceptionnellement être marquées comme lourdes.

Dans des mots de plus de deux syllabes, la syllabe finale est mise de côté quant au placement de l'accent tonique, c'est-à-dire extramétrique, et la dernière syllabe lourde précédant la syllabe finale du mot porte l'accent principal.

Dans les mots de deux syllabes avec une pénultième syllabe lourde, cette dernière reçoit l'accent.

Dans les mots de deux syllabes avec une pénultième syllabe légère, la syllabe final est forte, et porte l'accent.


Grammaire


Article détaillé : Grammaire munsee.

La grammaire munsee se caractérise par un morphologie flexionnelle et dérivationelle complexe. La flexion en munsee est réalisée à travers l'usage des préfixes et suffixes ajoutés aux mots pour indiquer l'information grammaticale, dont le nombre (singulier ou pluriel), le genre, la personne, la possession, la négation, l'obviatif, et autres.

Les noms utilisent une combinaison de préfixes et de suffixes pour indiquer la possession, des suffixes pour indiquer le genre, le nombre, et autres.


Notes et références


(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Munsee language » (voir la liste des auteurs).
  1. Ethnologue [umu].
  2. Goddard 1978, p. 213.
  3. Goddard 1996, p. 5.
  4. Gordon 2005.
  5. Goddard 1979.
  6. Goddard 1996.
  7. Goddard 1978, p. 216.
  8. Costa 2007, p. 82.
  9. Rudes 1997.
  10. Williams 1995, p. 113.
  11. Goddard 1978, p. 72.
  12. Goddard 1978, p. 213-216.
  13. Goddard 1978, p. 213-217.
  14. Kraft 1986, p. xvii.
  15. Nichols et Nyholm 1995, p. 85.
  16. Goddard 1979, p. 11.
  17. Goddard 1982.
  18. Goddard 1979, p. 21.

Voir aussi



Bibliographie



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[en] Munsee language

Munsee (also known as Munsee Delaware, Delaware, Ontario Delaware, Delaware: Huluníixsuwaakan, Monsii èlixsuwakàn) is an endangered language of the Eastern Algonquian subgroup of the Algonquian language family, itself a branch of the Algic language family. Munsee is one of the two Delaware languages (also known as Lenape languages, after the tribe's autonym). It is very closely related to the Unami Delaware, but the two are sufficiently different that they are considered separate languages. Munsee was spoken aboriginally in the vicinity of the modern New York City area in the United States, including western Long Island, Manhattan Island, Staten Island, as well as adjacent areas on the mainland: southeastern New York State, the northern third of New Jersey, and northeastern Pennsylvania.[5][6]

[es] Munsee

Munsee es una lengua en vías de extinción del subgrupo Algonquino Oriental, sendo una de las dos lenguas de los Lenape. Es muy cerca de la extinta Unami, la otra idioma Lenape. El Munsee fue antiguamente hablado por nativos en la actual Ciudad de Nueva York y las áreas vecinas, más precisamente Manhattan, Staten Island, el sul del valle del Río Hudson, el oeste de Long Island, el norte de Nueva Jersey, y el nordeste de Pensilvania.
- [fr] Munsee

[it] Lingua munsee

La lingua munsee (conosciuta anche con il nome di Delaware o Delaware dell'Ontario) è uno dei due sottolinguaggi della lingua delaware (o Lenape o Lunaapeew). Appartenente alla famiglia delle lingue algonchine era parlata dai nativi americani stanziati negli attuali stati di New York e Pennsylvania. Lingua in via di estinzione sopravvive tra pochi anziani della riserva indiana di Moravian (Ontario, Canada)[1].

[ru] Манси (язык)

Манси[1] (Delaware, Munsee, Ontario Delaware) — почти исчезнувший североамериканский индейский язык, который принадлежит восточноалгонкинской подгруппе алгонкинской языковой семьи, являющейся ветвью алгской языковой семьи. На языке говорит народ манси (часть народа делаваров), проживающий в резервации Моравиантаун на юге провинции Онтарио в Канаде. Раньше язык использовался также в непосредственной близости от города Нью-Йорк (включая Лонг-Айленд, Манхэттен, Статен-Айленд), а также на прилегающих территориях долины Хадсон штата Нью-Йорк, на северной трети штата Нью-Джерси и на северо-востоке штата Пенсильвания в США. Похож на вымерший язык унами.



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