Le dialecte romani auvergnat s'insère dans la grande diversité des populations roms de France[2].
Le dialecte s'est développé en plusieurs étapes. L'arrivée des premières populations roms en Occident s'est effectuée à partir du XVe siècle[3], mais une seconde migration a lieu en Auvergne au XIXe siècle avec l'arrivée de manouches originaires d'Alsace[4],[5].
Le romani auvergnat provient du mélange de ces deux parlers romanis dont le second est fortement germanisé à cause de ses origines alsaciennes.
Une influence de langue germanique supplémentaire s'ajoute à cela avec les apports de la langue yéniche, due aux unions fréquentes entre populations manouches et yéniches, phénomène très présent dans le Puy-de-Dôme depuis au moins le début du XXe siècle[6].
Une petite influence de l'occitanauvergnat local se retrouve aussi.
Études
Le dialecte romani d'Auvergne a été étudié par le prêtre catholique et ethnographe Joseph Valet qui a vécu une grande partie de sa vie aux côtés des sintés de la région clermontoise dont il était leur «rachaï», c'est-à-dire «homme de prières»[7],[8]. Ce dernier relève leur parler, vocabulaire[9] mais aussi leurs histoires[10]. Il établit et publie en 1984 une grammaire du romani auvergnat[11]. Le père Valet est aujourd'hui un des principaux spécialistes français du romani et ses travaux sont des références pour la langue romani à l'échelle de la France entière[12],[13],[14].
L'aire géographique du dialecte romani auvergnat comprend l'Auvergne mais également quelques régions autour comme les parlers romanis de la Creuse voisine[15].
Exemples de vocabulaire
čāvo: garçon.
niglo: hérisson.
markáu: remarque.
Štal: acier.
Vin: Vent.
Dat: Père.
Dej: Mère.
Pen: Sœur.
Yalo: Cru, fruit vert; expression pour mal dégrossi[16].
Ilsen About, «Ancrages et circulations. La diversité des sociétés romani-tsiganes en France au début du XXe siècle», Diasporas. Circulations, migrations, histoire, Toulouse, Presses universitaires du Midi, , p.35-50 (ISSN2431-1472, lire en ligne)
Patrick Williams, «Langue tsigane. Le jeu romanès», Diversité, Réseau Canopé, vol.176, , p.171-180 (lire en ligne)
François de Vaux de Foletier, «Voyages et migrations des Tsiganes en France au XIXe siècle», Études tsiganes, Paris, 1973, n° 3, p. 1-30.
Patrick Williams, «L’ethnologie des Tsiganes», Des Tsiganes en Europe, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, , p.9-31 (EAN9782735113897, lire en ligne):
«En Auvergne, particulièrement dans le département du Puy-de-Dôme, Mānuš et Yéniches se fréquentent depuis près d’un siècle; entre certaines familles, les alliances se sont si fréquemment répétées qu’il est souvent difficile de dire quelle famille est yéniche, quelle famille est manouche.»
Geneviève Thivat, «Une vie sur les routes auvergnates avec, pour port d’attache, l’église Sainte-Bernadette», La Montagne, Clermont-Ferrand, Groupe Centre France, (ISSN0767-4007, lire en ligne)
Joseph Valet, Vocabulaire des Manouches d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1986.
Joseph Valet, Contes manouches: recueil et traductions, vol. 1 (1988), vol. 2 (1991), vol. 3 (1994), Clermont-Ferrand.
Joseph Valet, Grammaire du manouche tel qu’on le parle en Auvergne, Clermont-Ferrand, 1984.
Langues et cité. La langue (r)romani, vol.9, Paris, Délégation générale à la langue française et
aux langues de France
Observatoire des pratiques linguistiques (Ministère de la Culture (France)), (lire en ligne)
Leonardo Piasere (Université de Vérone), «Pour une histoire des auto-dénominations romanès», Anuac. Revista della società italiana di antropologia culturale, vol.8, , p.85-118 (DOI10.7340/anuac2239-625X-3800, résumé, lire en ligne)
Emmanuel Filhol, «Remarques historiques sur la perception de la langue tsigane en France», Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol.64 «Langues d'ici et d'ailleurs: perceptions, représentations, usages», , p.23-34 (ISSN2271-5703, lire en ligne)
Bénédicte Bonnemason, Jean-Pierre Cavaillé, ««Džijás dur i mérepén»: «Il y a eu un meurtre». Présentation d’une version manouche du conte‑type La Bête à sept têtes (T. 300) recueillie en 2018 en Creuse», Cahiers de Littérature Orale, Paris, Institut national des langues et civilisations orientales, vol.85 «Éclats de paroles», , p.163-182 (lire en ligne):
«La transcription en romani et la traduction en français du conte, [...] recueillie dans les années 1960, en Auvergne, dans le même dialecte et dans les mêmes familles»
Jean-Luc Poueyto, «Être manouche: une histoire de familles», Ethnologie française, Paris, Presses universitaires de France, vol.48, , p.601-612 (lire en ligne):
«Joseph Valet, dans son Vocabulaire des Manouches d’Auvergne, traduit yalo par «cru», «vert» au sens de
pommes vertes, mais également en deuxième occurrence par les termes «rustre», «mal dégrossi», traductions»
Voir aussi
Bibliographie
Bénédicte Bonnemason, Jean-Pierre Cavaillé, ««Džijás dur i mérepén»: «Il y a eu un meurtre». Présentation d’une version manouche du conte‑type La Bête à sept têtes (T. 300) recueillie en 2018 en Creuse», Cahiers de Littérature Orale, Paris, Institut national des langues et civilisations orientales, vol.85 «Éclats de paroles», , p.163-182 (lire en ligne)
Collectif, Langues et cité. La langue (r)romani, vol.9, Paris, Délégation générale à la langue française et aux langues de France - Observatoire des pratiques linguistiques (Ministère de la Culture (France)), (lire en ligne)
Ilsen About, «Ancrages et circulations. La diversité des sociétés romani-tsiganes en France au début du XXe siècle», Diasporas. Circulations, migrations, histoire, Toulouse, Presses universitaires du Midi, , p.35-50 (ISSN2431-1472, lire en ligne)
Joseph Valet, Grammaire du manouche tel qu’on le parle en Auvergne, Clermont-Ferrand, 1984.
Joseph Valet, Vocabulaire des Manouches d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1986.
Joseph Valet, Contes manouches: recueil et traductions, vol. 1 (1988), vol. 2 (1991), vol. 3 (1994), Clermont-Ferrand.
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