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Le rouran, ou rouanrouan est la langue éteinte des Rourans, un peuple et un État ayant existé de 330 à 555 dans la région de l'actuelle Mongolie[1].

Cet article est une ébauche concernant une langue et la Mongolie.

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Rouran
Période IVème - VIème siècle
Pays Ruanruan
Région Mongolie, Nord de la Chine
Écriture Aucune
Classification par famille

Dénomination


De nombreuses transcriptions pour le même nom de ce peuple existent. Les plus fréquentes sont ruanruan (ou rouanrouan) et rouran. Les formes ruru, juan-juan, rou-rouan, dàtán, tántán, et jou-jouen sont aussi utilisées. Le nom de ce peuple en chinois est 柔然[2],[3],[4],[5].


Étymologie


L'ethnonyme a été reconstitué à travers des transcriptions chinoises 柔然 Róurán (en chinois han tardif : *ńu-ńan, en chinois médiéval ancien : *ɲuw-ɲian, en chinois médiéval tardif : *riw-rian) en *nönör. Cette reconstruction a été comparé au mongol нөхөр nöhör qui signifie "ami, compagnon, camarade". Selon Klyashtorny, *nönör désigne "stepnaja vol'nica", un groupe de nomades de la steppe, les "compagnons" des premiers dirigeants des Rourans. Dans l'ancienne société mongole, un nökür était une personne qui quittait son clan pour servir un chef de guerre. Si cette hypothèse est exacte, le terme Róurán 柔然 ne désignait pas une ethnie, mais les premiers fondateurs du khaganat[6].

Cependant, cette théorie est contestée par Golden, qui suggère que 柔然 était un exonyme des Tuoba pour désigner les Rourans.

Il est aussi possible qu'avant d'être un ethnonyme, ce terme était le surnom d'un des chefs rourans, Cheluhui (车鹿会)[7].

La question sur l'origine du nom "Rouran" est donc toujours ouverte.


Classification


Différentes tentatives de classification du rouran ont été faites :

La première, en 1935 par Boodberg, qui suggère qu'il s'agissait d'une langue mongole, en analysant des transcriptions chinoises de noms. Atwood (2013) affirme que le mot *k’obun est un cognat du moyen mongol kö'ün. Vovin remarque que le vieux turc a emprunté des mots à une langue inconnue et non-altaïque, peut-être le rouran. Il affirmait que cette langue était un isolat, c'est à dire une langue qui n'est apparentée avec aucune autre langue. Si les indices étaient peu nombreux à l'époque, avec la découverte de la Brāhmī Bugut et la Khüis Tolgoi Vovin a changé d'avis et affirme désormais qu'il s'agit d'une langue mongole étroitement apparentée au moyen mongol, mais pas identique[8],[9],[10],[11].

Crossley (2019) considère que les indices sont trop peu nombreux pour prouver une relation, elle considère plutôt cette langue comme un isolat ou une langue inclassable[12].

Helimski (2000, 2003) affirmait anciennement que le rouran était une langue toungouse, en se basant sur les inscriptions Buila, mais De la Fuente (2015) conteste cette affirmation[13].


Histoire


Le rouran se serait séparé des autres langues xianbei vers la fin du IIIème siècle, et aurait été à l'origine parlé au Sud du lac Baïkal et au Nord de l'actuelle Mongolie. La langue se serait étendue en Asie intérieure après la fondation du khaganat Ruanruan en 330[14]. Les Rourans se seraient ensuite déplacés vers l'Ouest après la chute du khaganat en 555 à la suite de la rébellion des Göktürks, et seraient devenus les Avars pannoniens, peuple qui s'est installé en Pannonie durant le VIème siècle. Cependant, l'origine de ce peuple est débattue, certains affirment aussi que les Avars étaient d'origine turcique[15],[16], toungouse[17], iranienne[18] ou ouralienne[19]. Une autre théorie suggère que les Rourans se sont déplacés vers l'Est et sont devenus les Shiwei et les Tatars (différents des Tatars modernes)[20]. Il est possible que l'extinction de la langue rourane s'est produite vers 560[21].


Caractéristiques



Lexique


Le linguiste Alexander Vovin a reconstruit des mots rourans que le vieux turc a emprunté[22],[23] :


Morphologie


La syntaxe de cette langue est SOV (c'est à dire que l'ordre normal des mots dans une phrase est sujet-objet-verbe), bien que la forme OSV ait aussi été utilisée. Elle est agglutinante, ce qui signifie qu'elle n'utilise que des suffixes, et non des préfixes. Elle possède des cas grammaticaux (à l'instar du latin), dont le nominatif et l'accusatif.

Les mots sont classés dans trois grandes catégories :

Il y a aussi les particules.

Les propositions dépendantes sont liées aux indépendantes par des formes adnominales de verbes ou par d'autres assemblages. Il n'y a pas de pronoms relatifs.

Les adjectifs sont une sous-catégorie des noms, ce qui signifie qu'ils peuvent prendre la marque du pluriel ou subir des déclinaisons (comme le génitif, la seule que l'on peut trouver dû au peu de textes connus).

Les verbes peuvent se décliner selon différents paramètres (temps, mode, voie active/passive, et peut-être l'aspect). Les verbes se différencient en formes non-finales (les "converbes"), des formes adnominales et des formes finies. Les deux dernier se confondent parfois : le temps du converbe dépend du temps de la forme verbale finie, cela veut dire que les marques temporelles ne sont présentes que sur les formes finies.

Il est aussi connu que le suffixe pour le féminin en rouran était -tu-[24].


Phonologie


Diverses caractéristiques sur la phonologie du rouran sont connues[25] :

Vovin remarque que les deux derniers paramètres sont présents en vieux turc et dans les langues toungouses[26].

Ce dernier ajoute d'autres caractéristiques[27] :

Antérieure Centrale Postérieure
Fermée i ; ü u
Moyenne e ; ö o
Ouverte ɑ

Références


  1. Vovin (2019)
  2. (zh) « 魏書/卷103 - 维基文库,自由的图书馆 » , sur zh.wikisource.org (consulté le )
  3. Grousset (1970), p. 60–61
  4. Golden (2016), p. 5
  5. Le Muséon, Société des lettres et des sciences, (lire en ligne)
  6. Golden (2016), p.5
  7. Golden (2013), p. 58.
  8. Vovin (2010)
  9. Atwood (2013), p.49–86.
  10. Vovin (2004), p.118–132
  11. Vovin (2019) p.162–197
  12. Crossley (2019), p. 49.
  13. Savelyev et Jeong (2020), partie 3.2, paragraphe 8, ligne 6 à 9
  14. Kradin (2005), p.149–169
  15. Golden (1992), p. 110
  16. The Dragon Historian, « The History of the Turkic Languages » , sur YouTube, (consulté le )
  17. Helimski (2004), p.59–72.
  18. Curta (2004), p.125–148
  19. Peter (2005), p. 19.
  20. Elina-Qian (2005), p. 179–180
  21. The Dragon Historian, « The History of the Mongolic Languages » , sur YouTube, (consulté le )
  22. Vovin (2010), p.2
  23. Clauson (1972), p. 946.
  24. Vovin (2019), p.169
  25. Vovin (2010), p.1-2
  26. Vovin (2010), p.1
  27. Vovin (2019), p.166-169

Voir aussi



Bibliographie



Articles connexes



На других языках


[en] Ruanruan language

Ruanruan (Chinese: 蠕蠕; also called Rouran) is an unclassified extinct language of Mongolia and northern China, spoken in the Rouran Khaganate from the 4th to the 6th centuries AD, considered a likely early precursor to Mongolic.[1]
- [fr] Rouran (langue)



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