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L'arabe bougiote, béjaoui ou encore bougiote (en arabe البجاوية[réf. nécessaire]) fait partie de l'arabe algérien, lui-même rattaché à la grande famille de l'arabe maghrébin. Il est très pratiqué en milieu familial, voire social, parmi les anciennes familles bougiotes habitant notamment les vieux quartiers de la Haute-Ville (Houma Oubazin, Cherchour, Bab Ellouz, Houma Qaraman, Bab Gouraya, etc.).

Arabe bougiote, béjaoui , Tabdjaouit
البجاوية [bejaouia]
Date de création XIe siècle
Pays Algérie
Région Petite Kabylie
Nombre de locuteurs environ 15 000
Typologie SVO flexionnelle
Classification par famille
Échantillon
Déclaration universelle des droits de l'homme en bougiote :

L3ibadh ikkel izidou hourrine wa kifkif fi El haq tsa3houm, 3andhoum le3qel we rrai ou lazem ikhedmou beladhoum khawa khawa.

Histoire


Le bougiote est né à l'époque des Foutoûhâts, bien avant les hammadites, dont (Béjaïa, alors appelée Naceria) était la capitale. La ville devenant le centre de rayonnement culturel dominant du Maghreb, notamment sous les Almohades et les Hafsides où elle fut appelée par Ibn Khaldoun « La perle du Maghreb », le bougiote poursuivra son évolution et son raffinement notamment avec l’arrivée des Andalous, chassés par la reconquista, dont la langue, l'arabe andalou, a marqué l’essentiel des parlers dits « citadins » d’Afrique du Nord. C’est à cette époque qu’il atteindra son apogée. Avec la présence ottomane en Algérie entre le XVIe siècle et le XIXe siècle, ce sera au turc d’y laisser son empreinte[1].

En interaction constante avec l’arrière-pays kabyle, le bougiote a gardé une forte influence berbère, avec notamment un fond grammatical et syntaxique très proche, mais également un riche vocabulaire commun. Il est également très proche du djidjélien, parler non-hilalien voisin dans l'est de l'Algérie avec lequel il partage les mêmes influences.

Aujourd’hui, le bougiote est menacé par le kabyle. En effet, avec l’arrivée massive et continue de villageois berbérophones de l’arrière-pays béjaoui et du nord de Sétif, le kabyle est devenue « première langue » de la ville. Le Centre de recherche berbère de Paris, considère même le bougiote comme une langue menacée de disparition notamment à cause de la dévalorisation de la langue arabe en Kabylie depuis les événements du printemps berbère en 1980[2].


Djeha et le « Bouzellouf »


Algérien standard Bejaoui Djidjélien Français
Waḥd nhar, Jḥa medlou babah frank, bach yechri-lou bouzellouf. Chrah, kla gaε leḥmou w jeldou, bqa ghir l'εdam. Jabou l babah. ki chafou qallou: « wechnou hada ? » qallou: « bouzellouf ».

-Ya chmata, win rahoum wednih ?

-Kan trech.

-Win rahoum εinih ?

-Kan εwer.

-Win rah lsanou ?

-Kan bakouche .

-Ou jeldet rasou, win rahi ?

-Kan slaε.
H' enhar, Djeḥa εṭalou babah frank, bach yechri-h bouzellouf. Chrah, kla ikel llḥem dialou wah'i d'djeldou, qɛed kan l'ɛṭem. Jabou l babah. Ki chafou qallou « dacheli d' hada ? » qallou « d' bouzellouf ».

- A chmata, fayen houm wednih ?

- Kan εzoug.

- Fayen houm ɛinih ?

- Kan derghel.

- Fayen-ou lsanou ?

- Kan εeggoun.

- I ldjelda fi rasou, faynha ?

- Kan ferṭas.
Ḥ'ennhar, Jeḥa εṭalou bouh frank, bich yechri ḥa bouzellouf. Chrah, kla el lḥem diylou belkel, qɛed ella l'ɛṭam. Jabou l bouh. Ki ra'h Callou « dichoua hada ? » Callou « d bouzellouf ».

- Ya echmatsa, fayen houm wednah ?

- Kan ṣamm.

- Fayen houma ɛinah ?

- Kan εwar.

- Fayen hou lsanou ?

- Kan d ḥ'ebbekkuch.

- W el jelwada di rasou, fayen hey ?

- Kan msaltah.
Un jour, le père de Jehha lui a donné un franc, pour qu'il achète une tête de mouton. Il l'a acheté, ensuite il a mangé toutes la viande. Seule une carcasse vide a été laissée, il l'apporta à son père. Puis, quand il aperçut, il s'écria: « Qu'est-ce que c'est ? Jehha a répondu: « la tête d'un mouton ».

- vilain, où sont ses oreilles (du mouton) ?

-Il était sourd.

-Où sont ses yeux ?

-Il était aveugle.

-Où est sa langue ?

-Il était muet.

-Et la peau de sa tête, où est-elle ?

-Il était chauve.

Quelques termes bougiotes



Notes et références


  1. Khaoula Taleb Ibrahimi, « L’Algérie : coexistence et concurrence des langues », dans L'Année du Maghreb, vol. 1 (2004) (Lire en ligne).
  2. Centre de Recherche Berbère de Paris.

Voir aussi



Articles connexes





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