Le kabyle (autonyme : taqbaylit [θæqβæjliːθ], tifinagh : ⵜⴰⵇⴱⴰⵢⵍⵉⵜ) est une langue berbère du Nord parlée en Kabylie, région au Nord de l'Algérie et également au sein de l'importante diaspora kabyle, en Algérie et dans d'autres pays (notamment la France et la Belgique). Le nombre de locuteurs est estimé à environ 3,5 millions en Kabylie et à environ 6 millions dans le monde, essentiellement à Alger et en France[2],[3]. Il s'agit de la deuxième langue berbère la plus parlée, après le chleuh (sud du Maroc).
Cet article concerne la langue kabyle. Pour le peuple, voir Kabyles.
Kabyle Taqbaylit, ⵜⴰⵇⴱⴰⵢⵍⵉⵜ (kab) Taqbaylit | |
Pays | Algérie |
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Région | Kabylie, Algérois |
Nombre de locuteurs | Algérie : 5 millions (2012)[1] Total : 5 599 200[1] |
Typologie | VSO |
Classification par famille | |
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Statut officiel | |
Langue officielle | Algérie (langue officielle en tant que variante du tamazight, principalement parlée en Kabylie) |
Régi par | HCA (Algérie) |
Codes de langue | |
IETF | kab
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ISO 639-2 | kab
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ISO 639-3 | kab
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Étendue | langue individuelle |
Type | langue vivante |
WALS | kbl
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Glottolog | kaby1243
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Échantillon | |
Ayen yellan deg teccuyt, ad t-id-yessali uɣenja. Ce qui est dans la marmite, la louche le fera remonter. Article 1 de la Déclaration universelle des droits de l'homme Akk imdanen llulen-d d illeliyen d imsawiyen deg ttart d yizerfan. Sεan taɣẓint d lfeqqa ; ilaq ad myiεawnen gar-asen deg ṛṛuḥ n tegmatt. ⴰⴽⴽ ⵉⵎⴷⴰⵏⴻⵏ ⵍⵍⵓⵍⵏ-ⴷ ⴷ ⵉⵍⵍⴻⵍⵉⵢⴻⵏ ⴷ ⵉⵎⵙⴰⵡⵉⵢⴻⵏ ⴷⴻⴳ ⵏⵏⵢⴰ ⴷ ⵍⴻⵃⵇⵓⵇ أكىـ يمذانن لّولند ذىـ يلليّن ذىـ يمساويّن ذڨ تّارث ذ يزرفان. سعان ثغڞينت ذ تُّفقه و يلااق اذ ميِعاونن ڨاراسن ذڨ روح نتڨماث |
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Carte | |
Pourcentage de locuteurs du kabyle en Kabylie[réf. nécessaire]. | |
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En Algérie, c'est la première langue berbère en nombre de locuteurs, suivi par le chaoui. En Afrique du Nord elle se situe au deuxième rang après le chleuh.
Le , une révision de la constitution algérienne ajoute l'article 3bis, qui reconnaît le berbère comme langue nationale[4]. Début 2016, en tant que langue berbère, le kabyle acquiert le statut de langue officielle en Algérie par une nouvelle révision de la constitution[5].
Le kabyle est l'une des nombreuses langues berbères, un groupe de langues afro-asiatiques d'Afrique du Nord.
Le kabyle, et les langues berbères en général, comporte trois voyelles, plus une voyelle de lecture :
Le son e [ə] (comme dans l'anglais « children »), appelé ilem, est un schwa. Il n'est pas considéré comme une véritable voyelle, mais a pour but de faciliter la lecture. Historiquement, ilem est le résultat d'une réduction ou d'une fusion des trois voyelles. La réalisation phonétique des voyelles est influencée par les consonnes voisines. Par exemple, les consonnes emphatiques entraînent une prononciation plus ouverte : "aẓru" (pierre) se lit [aᵶru] tandis qu'"amud" (grain) donne [æmud].
Bilabiale | Labio dentale |
Inter dentale |
Dental | Alvéolaire | Post alvéolaire |
Palatale | Vélaire | Uvulaire | Pharyngale | Glottale | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Plain | Lab. | Plain | Emph. | Plain | Emph. | Plain | Emph. | Plain | Emph. | Plain | Lab. | Plain | Lab. | Plain | Lab. | |||||
Occlusive | sourde | ت t [t̪] | ط ṭ [t̴] | ک k [k] | کىـ k
[kʷ] |
ق q
[q] |
قىـ q [qʷ] | |||||||||||||
voisée | ب b [b] | بٌ b [bʷ] | د d
[d̪] |
ڨ، ؼ g
[g] |
ڨٌ، ؼىـ g
[gʷ] |
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Affriquée | sourde | ت، تس tt [ts] | چ، ڜ، تش č [tʃ] | |||||||||||||||||
voisée | دز، زز zz
[dz] |
ج، دج ǧ
[dʒ] |
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Fricative | sourde | ب b [β] | ف f [f] | ث t [θ] | س s [s̺] | ص ṣ [ᵴ] | ش c [ʃ] | ش c [ʃˁ] | ك k [ç] | كىـ k [çʷ] | خ x [χ] | خىـ x [χʷ] | ح ḥ [ħ] | ه h [h] | ||||||
voisée | ذ d [ð] | ض ḍ [ðˁ] | ز z [s̟] | ڞ، ࢯ ẓ [ᵶ] | ژ، ج j [ʒ] | j [ʒˁ] | ڨ، ؼ g [ʝ] | ڨٌ، ؼىـ g [ʝʷ] | غ ɣ [ʁ] | غ ɣ [ʁʷ] | ع ɛ [ʕ] | |||||||||
Nasale | م m [m] | ن n [n] | ||||||||||||||||||
Latérale | ل l [l] | ل l [l̴] | ||||||||||||||||||
Roulée | ر r [ɾ̪] | ڑ، ڒ r [r̴] | ||||||||||||||||||
Spirante | و w [w] | ي y [j] |
Certaines assimilations sont caractéristiques d'une variante locale du kabyle, tandis que d'autres relèvent de la langue elle-même. Ces assimilations ne sont pas notées à l'écrit. Par exemple :
La gémination affecte la qualité de certaines consonnes, transformant les fricatives en occlusives. Une consonne ɣ géminée devient /qq/.
La phonologie kabyle est composée de phonèmes fricatifs qui sont à l'origine des occlusives et qui sont restées telles quelles dans les autres langues amazighes. La gémination provoque aussi une transformation des fricatives en occlusives.
À l'écrit, la différence n'est pas notée. La liste ci-dessous compare les fricatives et les occlusives et indique quand elles sont prononcées.
Consonne | B | D | G | K | T |
---|---|---|---|---|---|
Fricative | /β/ Écouter | /ð/Écouter | /ʝ/Écouter | /ç/Écouter | /θ/Écouter |
Occlusive | /b/ | /d/ | /g/ | /k/ | /t/ |
Est une occlusive après | m | l, n | b, j, r, z, ɛ | f, b, s, l, r, n, ḥ, c, ɛ | l, n |
Est une occlusive après (et leurs dérivés) | ngeb, ngeḥ, ngeẓwer, angaẓ, ngedwi, nages, ngedwal |
Du fait du découpage administratif de la Kabylie par l'Algérie indépendante, le kabyle se trouve présent dans sept wilayas du pays.
Les populations des wilayas de Tizi Ouzou (Tizi Wezzu en kabyle), Béjaïa (Vgayet ), et Bouira (Tubiret) sont majoritairement kabylophones. Le kabyle est présent dans une petite partie de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj notamment dans le Nord, dans une partie de Jijel à l'Ouest, dans la wilaya de Sétif au Nord notamment et dans une grande partie de la wilaya de Boumerdès notamment dans l'Est. On retrouve aussi une variante propre aux Massif des babors. Dans les wilayas d'Alger, Jijel, Boumerdès, Sétif et Bordj-Bou-Arreridj, le kabyle cohabite avec l'arabe algérien. Il reste aussi présent parmi la diaspora kabyle vivant dans les wilayas à dominante arabophones, et à l'étranger. D'ouest en est, certains phonéticiens distinguent quatre zones caractérisées par trois prononciations distinctes de cette langue. À l'ouest de Tizi Ghenif, la Kabylie du Djurdjura, la vallée de la Soummam et la zone allant de Béjaïa à l'est. Ces distinctions sont indiscernables à la plupart des kabylophones, sauf les variantes de prononciation des semi-voyelles tendues "ww" et "yy".
La langue kabyle est une des variantes de tamazight les plus connues et les plus étudiées, surtout depuis 1844. La proximité de la Kabylie avec Alger la met à la portée des linguistes et des universitaires français dès le XIXe siècle. La plupart des dictionnaires et grammaires ont été réalisés dans les premières décennies de la présence coloniale française.
En 2001, Après l'assassinat par les gendarmes d'un jeune lycéen kabyle dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Ait Douala dans la wilaya de Tizi-Ouzou et l'arrestation de jeunes collégiens à Amizour, dans la wilaya de Béjaia, éclatent les émeutes du « Printemps noir » qui coûteront la vie à plus de 125 Kabyles et feront des milliers de blessés, en majorité des jeunes. Les revendications démocratiques par une grande partie de la population ne sont pas prises en compte par le gouvernement algérien; mais en concession, une grande partie des revendications culturelles et identitaires contenues dans la Plate-forme d'El-Kseur seront acceptées.
Le 10 avril 2002, La langue Tamazight sera inscrite dans la Constitution algérienne et devient langue nationale.
Aujourd'hui le kabyle s'écrit généralement en alphabet latin, et précisément avec la variante appelée tamεemrit (du nom de Mouloud Mammeri), qui est maintenant la plus utilisée, que ce soit dans l'enseignement ou l'édition de livres ; il s'écrit rarement en alphabet arabe et de manière presque seulement symbolique dans des titres d'ouvrages, enseignes, panneaux, etc. en tifinaghs, l'alphabet amazigh.
a | b | c | č | d | ḍ | e | f | g | gw | ǧ | ɣ | h | ḥ | i | j | k | kw | l | m | n | q | â | r | ṛ | s | ṣ | t | ṭ | ţ | u | w | x | y | z | ẓ | z̧ |
En 1996, un alphabet unifié pour les dialectes berbères du nord, incluant le kabyle, est conçu lors d’un atelier organisé par l’INALCO. Dans cette notation, les consonnes labio-vélarisées ne sont notées que dans les cas ambigus et les consonnes affriquées dentales sont ramenés à ‹ tt, zz › au lieu de ‹ ţ, z̧ ›.
a | b | c | č | d | ḍ | e | f | g | ǧ | ɣ | h | ḥ | i | j | k | l | m | n | p | q | r | ṛ | s | ṣ | t | ṭ | u | w | x | y | z | ẓ | ɛ |
Durant l'antiquité, la langue amazighe a été l'une des toutes premières écrites, grâce à l'alphabet tifinagh.
À partir du début de l'ère chrétienne, l'alphabet tifinagh va beaucoup souffrir de l'adoption du latin comme langue des élites nord-africaines, tendance qui va s'accentuer avec la christianisation. Finalement, l'alphabet tifinagh disparaîtra en tant qu'écriture vernaculaire au VIIe siècle.
C'est au XXe siècle que le kabyle va vraiment redevenir une langue écrite. Sous l'influence des Français, présents dans la régence voisine d'Alger, certains intellectuels berbérisants français ou kabyles décident de retranscrire le kabyle en caractère latin[9].
Le processus de latinisation est lent et long : en effet, si la plupart des langues d'Europe se sont écrites à la même période, elles bénéficiaient généralement d'un modèle linguistique cousin, plus anciennement transcrit : allemand pour les langues germaniques, russe pour les langues slaves, etc. Le kabyle, lui, a dû forger son propre modèle par le biais de nombreuses modifications...
On peut noter cependant une principale notation : celle datant du début du XXe siècle, mise en place par Amar Saïd Boulifa, père de la littérature kabyle contemporaine, fondée largement sur les règles phonétiques françaises (Boulifa était effectivement francisant) et qui perdurera jusqu'aux années 1970, avant d'être modernisée par Mouloud Mammeri. Cela donnera l'alphabet amazigh latin[10].
De nos jours l'alphabet tifinagh, bien que d'usage folklorique, reste un symbole culturel fort pour la plupart des Kabyles. La première version de néo-tifinagh (car somme toute différente des tifinaghs historiques antiques) a été développée par l'Académie berbère dans les années 1960. Il est à noter que le tifinagh a été conservé par les touareg où il est toujours d'usage avant d'être réintroduit chez les communautés berbérophones d'Algérie et puis à celles du Maroc.
Le Kabyle écrit en caractères arabes (appelé Tira taεrabt i teqbaylit [θiræ‿θæʕɾaːvθ‿jθəqvajliːθ]) est le système d'écriture le plus documenté historiquement dans le patrimoine écrit de la langue kabyle.
Tamazight est reconnue comme langue officielle en Algérie. Le kabyle est la langue de certains médias comme la radio nationale Chaîne II et certaines chaîne TV privées ainsi que les radios et chaines télés de Berbère Télévision émettant depuis Paris en France.
La politique d'arabisation structurée mise en œuvre par les gouvernements algériens successifs sous l'égide du parti unique du FLN a entraîné la dékabylisation de larges couches de Kabyles de souche, surtout parmi les jeunes nés depuis l'Indépendance (1962) et vivant dans les grandes villes comme Alger ou Constantine. La Chaîne II de la radio nationale, qui ne peut être captée dans tout le pays, a longtemps servi de vecteur à l'arabisation du lexique kabyle dont l'usage s'est beaucoup appauvri parmi les kabylophones.
La résistance contre la disparition de la langue kabyle a pris diverses formes depuis 1962, notamment à travers l'association Agraw Imazighen au début des années 1970 et de mouvements populaires comme le Printemps Amazigh d' (à la suite de l'interdiction par le gouvernement d'un exposé de l'écrivain Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle ancienne).
La forte densité de la population kabyle, un certain dynamisme de la diaspora kabyle, notamment en Europe, ont permis à la langue kabyle de maintenir sa vivacité et de ne pas disparaître, à la suite de l'arabisation de l'enseignement et de l'ensemble de l'environnement social et administratif des institutions et services algériens. Depuis les années 1970, la musique, le théâtre et les actions de passage à l'écrit, voire l'utilisation d'outils informatiques (cf. le logiciel de traitement de texte amazigh Awal Amazigh[11], distribué gratuitement dont toutes les commandes sont en tamazight avec affichage et impression en caractères latins et en tifinagh, écrit par Mohand-Arezki Nait Abdallah[12]), accompagnent la réflexion sur la modernisation du kabyle et l'orientation des travaux universitaires en sciences sociales et humaines[13].
Dans la prononciation standard, certains sons se notent :
Mot | Traduction | Prononciation API |
---|---|---|
vas-y | ṛuḥ | [roħ] |
bien | ilha | [ jəlhæ] |
eau | aman | [æman] |
feu | times | [θiməs] |
viande | aksum | [æksʊːm] |
homme | argaz | [ærʝæːz] |
femme | tameṭṭut | [θametˤuːθ] |
manger | ečč | [ət͡ʃ ] |
boire | sew | [səw] |
grand | ameqqran | [aməqʷ:rˁan] |
petit | amecṭuḥ | [aməʃtˁoːħ] |
nuit | iḍ | [iðˁ] ou [itˁ] à l'est de kabylie |
matin | ṣṣbeḥ | [sˁ:βaːħ] |
aujourd'hui | ass-ayi | [æsːayi] |
salut | azul, sbaḥelxir | [æzːuːl], [sˤβaħəlχeːr] |
merci | tanemmirt | [θanm:iːrθ] |
donne moi | efk-iyi-d / awi-d | [əfk‿ijiːd], [æwiːd] |
Si la poésie a de tout temps existé en cette langue sous forme orale, comme c’est le cas d'ailleurs pour le conte merveilleux qui compte parmi les plus riches du patrimoine méditerranéen de l’avis de plusieurs spécialistes dont Camille Lacoste ; il n’en est pas de même pour les autres genres littéraires. On estime que le premier roman écrit en kabyle remonte à 1946 avec Lwali n Wedrar (Le saint de la montagne) de Balaïd at Ali , ce texte est à l’origine classé comme conte par son auteur avant sa publication posthume, mais ses caractéristiques ont permis à certains chercheurs en littérature amazighe d'y voir un roman. Les romanciers kabyles écrivant exclusivement en français, il faut attendre l’année 1981 pour voir naître le premier roman d’expression kabyle, proprement dit ; il s’agit de Asfel (Le sacrifice) de Rachid Aliche. Il sera suivi de Askuti (Le scout), de Saïd Sadi en 1983, Faffa du même Rachid Aliche en 1986, puis Iḍ d wass (Nuit et jour) d’Amar Mezdad en 1990. Ce dernier signera ensuite plusieurs autres titres, et en parallèle d’autres auteurs entrent en scène. Aujourd’hui on compte des dizaines de romans et de recueils de nouvelles écrits en kabyle, même si la qualité littéraire y diffère d’un texte à l’autre.
La fin des années 1970 a vu la naissance d'un cinéma berbérophone essentiellement kabyle avec des œuvres comme Tawrirt yettwattun de M. Bouguermouh, La Montagne de Baya de Azedine Meddour, Machaho de Belkacem Hadjadj et Mariage par annonces de Ali Djenadi. Par ailleurs, des chaînes de télévision, telles que Berbère TV, TaqVaylit TV, TQ5 TV, produisent du contenu audiovisuel en kabyle.
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