Le bassa ou basaá est une langue bantoue parlée autour de la ville d'Édéa, entre Douala et Yaoundé et aussi, majoritairement dans la ville de Douala, capitale économique et minoritairement dans la capitale politique (Yaounde). C’est la langue traditionnelle du peuple Bassa.
Pour les articles homonymes, voir Bassa.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Cet article contient une ou plusieurs listes ().
Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items. D'autre part, Wikipédia n'a pas pour rôle de constituer une base de données et privilégie un contenu encyclopédique plutôt que la recherche de l'exhaustivité.
Elle connaît des caractéristiques phonétiques et grammaticales communes à beaucoup de langues bantoues, comme les classes nominales, le b implosif et un système à tons: ton haut, ton bas, ton bas-haut, ton haut-bas, ton moyen[2],[3]. La langue est transcrite au moyen d'un alphabet latin adapté, comprenant les consonnes, voyelles et accents spécifiques aux langues bantoues[4].
Classification Bastin/Coupé/Mann: A.43a et A.43b[6].
Le bassa mbende est considéré comme standard (Guthrie A.43a).
Répartition géographique
Le bassa est parlé principalement dans la région du Centre (département du Nyong-et-Kéllé), la région du Littoral (départements de Nkam et Sanaga-Maritime), la région du Sud (département de l'Océan) et la région de l'Ouest (département de Menoua)[1].
Dialectes
Les dialectes du bassa sont le bakem, bon, bibeng, diboum (dibobom), log, mpo, mbang, ndokama, basso, ndokbele, ndokpenda, nyamtam[1].
Guthrie 1967–1971 divise le bassa en deux groupes:
mbene (Mbɛ́nɛ̂) (A.43a) dans les départements de Nkam, Wouri, Sanaga-Maritime, Nyong-et-Kéllé et Kribi;
bakoko (Bakókó) (A.43b) dans le Nkam et Sanaga-Maritime[7].
Écriture
Le bassa s’écrit avec l’alphabet latin.
L’alphabet bassa est fondé sur l’Alphabet général des langues camerounaises (AGLC) qui utilise 24 lettres (7 voyelles et 17 consonnes)[8]. Le dictionnaire Webonary en bassa utilise 4 consonnes additionnelles (f, r, v, z).
Les lettres ‹f, r, v› sont utilisées pour certains mots d’emprunt[10], par exemple:
àviɔ́ŋ, «avion»;
ràdìó, «radio»;
fârm, «ferme».
Les digrammes ‹kw, gw, mb, nd, nj, ny, ŋg, ŋw, hy› et le trigramme ‹ŋgw› représentent chacun un phonème[10].
Les tons sont représentés à l’aide d’accent suscrits aux voyelles:
ton haut, á
ton bas, a (sans accent)
ton descendant, â
ton montant, ǎ.
La nasalisation est représentée en utilisant la cédille sous la voyelle.
Prononciation
Voyelle
Antérieur
Postérieur
Fermé
i, iː
u, uː
Mi-fermé
e, eː
o, oː
Mi-ouvert
ɛ, ɛː
ɔ, ɔː
Ouvert
a, aː
Consonnes
Bilabial
Alvéolaire
Palatal
Vélaire
Lab.-vél.
Occlusif
p
[b]
t
[d]
c
ɟ
k
[ɡ]
kʷ
ɡʷ
Implosif
ɓ
Fricatif
s
x
Nasal
m
n
ɲ
ŋ
ŋʷ
Prénasal
ᵐb
ⁿd
ⁿɟ
ᵑɡ
Spirant
j
w
Spirant latérale
l
Les consonnes /p, t, k/ deviennent voisées et sont réalisées [b, d, ɡ] lorsqu’elles ne sont pas dans la syllabe initiale ou lorsqu’elles ne sont pas après une pause. Elles s’écrivent alors ‹b, d, g›. Ces formes voisées peuvent aussi être réalisées comme des spirantes [β, r, ɣ][7].
Expressions courantes
saŋgo = monsieur
nyàŋgo = madame
ŋgɔ̀nda = mademoiselle
hìlɔga = jeune homme
mɛ̀ ǹyega = merci (on utilise couramment cette expression pour dire aussi bonjour à n'importe quel moment de la journée)
kɛl i lam = bonjour (employé le plus souvent pour prendre congé : "bonne journée")
kòkoa i lam = bonsoir
nan ii lam = bonne nuit
i ŋkɛ̀ laa? = comment vas-tu?
mɛ̀ nke longe = je vais bien
Nyambɛ̂ = Dieu
mɛ̀ ŋgwēs wɛ̂ = je t'aime
sogol = (le) grand-père / le père de l'époux pour une femme
nyògol = la belle-mère
mùt = la personne (homme ou femme)
mùnlom = l'homme
mùdàa = la femme
ǹlom wɔŋ = ton mari
ŋwàà wɛ̂m = ma femme
Les pronoms personnels
Comme dans la plupart des langues bantoues, le genre n'existe pas en Bassa, ni le nombre en ce qui concerne les verbes: on dit "a nke" et "di nke" pour il(elle) est parti(e) et nous sommes parti(e)s respectivement.
Personne
Sujet
Complément d'objet
Autre forme (moi, toi...)
Forme pronominale
1re pers. sing.
Me /mε/
Me
Me
verbe + suffixe "ba"
2e pers. sing.
U/u/
We /wε/
We
verbe + suffixe "ba"
3e pers. sing.
A
nye /njε/
nye
verbe + suffixe "ba"
1re pers. plur.
Di
bés /bes/
bés
verbe + suffixe "ba"
2e pers. plur.
Ni
Béé /be:/
Béé
verbe + suffixe "ba"
3e pers. plur. / "on"
Ba
Bo /bɔ/
Bo
verbe + suffixe "ba"
La conjugaison
Obéissant à une règle commune aux langues bantoues, les verbes à un temps de conjugaison donné gardent la même forme à toutes les personnes.
L'infinitif peut se former en ajoutant le préfixe "li" au radical du verbe.
A l'indicatif, on compte le présent, les futurs (simple et antérieur), les passés (le composé en deux formes, le simple, l'imparfait, l'antérieur, le plus-que-parfait).
Le subjonctif se compose de deux formes: une simple et une composée.
L'impératif est essentiellement constitué d'un temps simple, mais peut se composer à l'aide d'un auxiliaire.
Le conditionnel se compose de la particule "ki", qui peut être traduite par "alors", précédant la forme indicative correspondant au temps de conjugaison.
Le participe, enfin, au présent s'obtient en suffixant "*k" au radical du verbe et, au passé, garde la forme d'origine du radical du verbe.
La conjugaison en détail
Infinitif
Présent
Construction: le préfixe «li» se rattache au radical du verbe.
Emploi: S'emploie avec "liba", être, pour le présent progressif (voir plus bas).
Passé
Construction: on fait précéder le radical du verbe de "liba"
Emploi: indique une action terminée, de même et en les mêmes termes que le statut de celui qui l'a effectuée.
Liba mmalak = avoir fini pour celui qui fait l'action de limal, finir, terminer / être terminé pour l'objet qui subit l'action.
Participe
Présent
Construction: on ajoute un suffixe relatif au radical du verbe: k pour certains verbes, dépendant de la voyelle principale du radical pour d'autres.
A ndjôb a kwayak (likway, crier) = il(elle) est entré(e) en criant.
Ba mpot ba djek (lidje, manger). = Ils(elles) parlent en mangeant.
Emploi: Exprime une action simultanée à celle exprimée par le verbe précédent.
Passé
Construction :la particule "bi" précède le radical du verbe.
Emploi: le "bi" servant d'auxiliaire, on construit ainsi la deuxième forme de passé composé.
Di bi sak ngwa i len. Nous avons dansé il y a 5 jours.
Verbe
Participe présent
Infinitif passé
like, aller partir, marcher
kenek
nkenek
lipot
podok
mpodok
lisak
sagak
nsagak
liap
abak
ŋabak
lidjo
djok
ndjook
linol
nolok
nnolok
likôs
kôhôk
nkôhôk
ligwel
gwelek
ngwelek
lituk
tuguk
ntuguk
limil
milik
mmilik
Indicatif
Le présent
Construction:
Le préfixe "li" est remplacé par "n"
On fait précéder l'infinitif du verbe de l'auxiliaire être: forme progressive.
Emploi:
Exprime les faits qui se répètent tous les jours ou qui sont indépendants du temps
Me ntôde hiki kel i ngen i yada. = je me lève tous les jours à une heure. Litode = se lever, se réveiller
Ndap i yem i yé puba. = Ma maison est blanche. Liba = être, verbe irrégulier
Remarque d'usage: il s'emploie aussi pour exprimer un futur relativement proche.
Me nke ha i nano / i sôŋ i nlo. = Je pars dans un instant / le mois prochain.
Exprime ce qui se passe à l'instant où l'on parle.
A yé litila kaat. = Il écrit (est en train d'écrire) une lettre/un livre.
Dans le langage courant, le "l" est supprimé et on dit "A yé i tila.", par exemple.
Le futur simple
Construction: il se construit en préfixant le radical du verbe de la particule "aga" et la voyelle finale du pronom personnel est élidée.
Remarque d'usage: Dans le langage parlé s'emploie une forme contractée dans laquelle on retranche le "ga" pour ne conserver que le "a" du préfixe.
Emploi: Il exprime les faits à venir d'une manière générale.
M'aga gués we/ Ma'a gués we.= Je t'aimerai. À noter qu'il arrive qu'on substitue le «w» au «u» dans l'écriture.
Gratien Gualbert Atindogbe, Standardization and harmonization of Cameroonian languages, Cape Town, Centre for Advanced Studies of African Society (CASAS), 2003, (ISBN1919799931)
Malcolm Guthrie, The Bantu Languages of Western Equatorial Africa, Londres, 1953.
Malcolm Guthrie Comparative Bantu: an introduction to the comparative linguistics and prehistory of the Bantu languages, 4 volumes, Gregg Press, Farnborough, 1967–1971.
June Hobley, Bassa Verbal Formations, The Journal of West African Languages, Vol. II. No. 2, 1965, p.39-50.
Larry M. Hyman, Basaá (A.43), dans Derek Nurse et Gérard Philippson (ed.), The Bantu Languages, Routledge, 2003, p.257–282. (ISBN0-7007-1134-1)
Pierre Lemb, François de Gastines, Dictionnaire basaá-français, Collège Libermann, Douala, 1973
Jouni Maho, Bantu line-up: comparative overview of three Bantu classifications, Department of Oriental and African Languages, Göteborg University, 2002, http://www.african.gu.se/research/bantu.html
Michel Malherbe, Les Langages de l'humanité, Bouquins, Robert Laffont, 2002, (ISBN2221059476)
Pierre-Emmanuel Njack, Basaa-English-French-German Dictionary, SIL Cameroun, (lire en ligne)
Dominique Nyacka, Joseph Mben Mben, Basogol ba nkal le. Textes basaá pour l'enseignement, Langues et littératures nationales, Collège Libermann, Douala, 1977, 288 p.
Deborah Schmidt, Phantom consonants in Basaa, Phonology 11, 1994, p.149-178.
Georg Schürle, Die Sprache der Basa in Kamerun. Grammatik und Wörterbuch, L. Friederichsen, Hambourg, 1912, 320 p., [lire en ligne].
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии