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Le bichelamar, aussi appelé bichlamar ou bislama (autonyme : bislama, /bislaˈma/), est un créole à base lexicale anglaise, parlé au Vanuatu (anciennes Nouvelles-Hébrides).

Bichelamar
Bislama
Pays Vanuatu
Nombre de locuteurs 200 000
Classification par famille
  • - pidgins et créoles
    • - langues créoles
      • - créoles à base lexicale anglaise
        • - bichelamar
Statut officiel
Langue officielle Vanuatu
Codes de langue
IETF bi
ISO 639-1 bi
ISO 639-2 bis
ISO 639-3 bis
Étendue Langue individuelle
Type Langue vivante
Linguasphere 52-ABB-ce
Glottolog bisl1239
Zone géographique où est parlé le bichelamar
Zone géographique où est parlé le bichelamar
Une locutrice du bichelamar enregistrée à Vanuatu.

C'est la langue véhiculaire de cet archipel qui compte, par ailleurs, environ cent-trente langues vernaculaires. Depuis son indépendance en 1980, c'est aussi l'une des trois langues officielles de la République du Vanuatu, à égalité avec le français et l'anglais.


Origine du nom


Le mot bichelamar vient du portugais bicho do mar « bête de mer » qui désigne un animal marin, l'holothurie[1]. En français, cet animal est appelé concombre de mer, mais parfois aussi bêche de mer ou biche de mer, notamment dans l'océan Pacifique (Nouvelle-Calédonie...). L'anglais ne connaît que sea cucumber. Les holothuries sont un produit consommé par les Chinois : leur commerce se fit d'abord avec les Malais, puis il s'étendit au Pacifique-Sud. Au milieu du XIXe siècle, des trafiquants, les beachcombers (« tamiseurs de plages » ou « batteurs de grève »), allèrent la ramasser sur les récifs des îles mélanésiennes pour la revendre en Chine. La langue parlée entre ces navigateurs et les populations locales, sorte de sabir à base d'anglais et de quelques autres langues comme le portugais, constitue la toute première forme du futur pidgin qui allait se répandre dans toute la Mélanésie. C'est ainsi que le terme bichelamar a fini par désigner l'une des variantes de ce pidgin. La forme bislama est la prononciation de ce même mot dans le pidgin lui-même, et sa graphie officielle dans cette langue.


Histoire


Dans la première moitié du XIXe siècle, la Polynésie a été le lieu d'une importante pêche à la baleine. De nombreux autochtones ont été engagés dans les équipages des baleiniers. C'est l'origine d'un premier pidgin utilisé entre membres de ces équipages. Le nombre de baleines a décru progressivement, et donc leur pêche, mais le pidgin est resté comme langue de communication.

Dans le même temps, en 1827, la présence de bois de santal a été révélée dans l'île d'Erromango. Ce bois précieux, très prisé en Chine, a été l'objet d'un intense commerce effectué par les marchands australiens. Ces deux activités se sont ajoutées à l'exploitation de l'holothurie, et à son exportation vers la Chine.

Au cours du XIXe siècle, le bichelamar est également parlé, parmi d'autres langues, en Nouvelle-Calédonie[2]. Mais au milieu du XXe siècle le Bislama n'était plus utilisé en Nouvelle Calédonie.

Groupe de Néo-Hébridais dans une exploitation de canne à sucre du Queensland, en Australie.
Groupe de Néo-Hébridais dans une exploitation de canne à sucre du Queensland, en Australie.

Mais aux environs de 1860, toutes ces activités déclinèrent. C'est à cette époque que se sont développées de nouvelles plantations en Australie, spécialement au Queensland : canne à sucre surtout, mais aussi coton et coprah. Ces cultures réclamant beaucoup de main d'œuvre, c'est près de 50 000 habitants du futur Vanuatu qui furent enlevés pour travailler dans les plantations, au cours d'une période connue sous le nom de « Blackbirding ». Les travailleurs étaient engagés pour une durée théorique de 3 ans, mais certains ont effectué deux, voire trois fois cette période. Les travailleurs venant d'îles différentes, et donc parlant des langues différentes, utilisèrent naturellement entre eux le pidgin qui émergeait alors. En effet, pour communiquer entre eux, ces travailleurs déracinés utilisaient un parler véhiculaire, comportant un vocabulaire anglais mais conservant la syntaxe des langues mélanésiennes. Ce pidgin est à l'origine du tok pisin aujourd'hui parlé en Papouasie-Nouvelle-Guinée ; du pijin parlé aux îles Salomon ; et du bislama parlé au Vanuatu.

À la fin de la période du Blackbirding, alors que les travailleurs rentraient chez eux autour de 1910, le bislama s'est stabilisé linguistiquement, puis a commencé à se répandre comme lingua franca, dans tout l'archipel du Vanuatu (alors nommé les Nouvelles-Hébrides). Lors de l'indépendance en 1980, il devient langue officielle, aux côtés du français et de l'anglais. De plus, en 1981, les Églises de Vanuatu ont accepté d'utiliser le bislama comme langue de communication avec leurs fidèles. Tout ceci a considérablement renforcé la position de cette langue, peu considérée jusque-là. Au cours des dernières décennies, les courants migratoires, l'urbanisation, les mariages entre groupes linguistiques différents, le livre et la radio ont contribué au processus de créolisation du pidgin-english : le bislama, dans les deux zones urbaines du pays (Port-Vila et Santo), est ainsi devenu la première langue de nombreux locuteurs qui ont cessé de parler leur langue d'origine. Il garde néanmoins son statut de pidgin (langue véhiculaire) dans les zones rurales du Vanuatu, qui continuent encore aujourd'hui à parler les langues vernaculaires d'origine.

Le bislama est actuellement la langue la plus utilisée dans l'archipel du Vanuatu, aussi bien dans la vie quotidienne que dans les médias ou au parlement, faisant office de terrain neutre dans un pays partagé entre les influences française et anglaise.


Alphabet et prononciation



Voyelles



Consonnes



Diphtongues



Grammaire



Pronoms personnels



Singulier


Duel


Triel


Pluriel


Phrase de base


Il n'y a pas de verbe être utilisé comme copule.

Le mot i est utilisé pour indiquer la fin du groupe sujet à la troisième personne du singulier.

Il est présent même lorsque le sujet est omis.

Le pluriel est introduit par ol, i devenant alors oli.


Verbes


Les verbes sont soit invariables, soit possèdent deux formes.

Verbes invariables :

Verbes variables :

La forme en -m indique que le verbe possède un complément d'objet direct. Par exemple :


Marqueurs aspectuels


no : ne... pas

hem i no kakae yam = il ne mange pas d'igname

nomo : ne... plus (placé avant le prédicat)

hem i nomo kakae yam = il ne mange plus d'igname

nomo : ne... que (placé après le prédicat)

hem i kakae yam nomo = il ne mange que de l'igname

neva : ne... jamais

hem i neva kakae yam = il ne mange jamais d'igname

tes : l'action vient tout juste de se produire

mifala i tes wekap = nous venons de nous réveiller

stat : commencer, début d'un processus

hem i statem kukum kumala = elle vient juste de commencer à faire cuire les patates douces

stap : action en train de se dérouler, avoir l'habitude

hem i stap kukum kumala = elle est en train de faire cuire des patates douces / elle a l'habitude de faire cuire les patates douces

bin : lorsque l'action se déroule à un moment précis du passé

hem i bin go long Kanal = il est allé à Luganville (principale ville de Santo)

finis : exprime l'accompli

hem i kakae finis = il a fini de manger

mas : devoir, obligation

hem i mas kakae = il doit manger

traem : essayer, tenter

hem i traemem singsing = il essaie de chanter

wantem : vouloir, désirer

hem i wantem go long Kanal = il veut aller à Luganville

save : pouvoir, savoir, capacité

mi save toktok bislama = je sais parler le bichelamar

bambae (ou seulement bae) : futur

hu ia bambae i karem yu i go kasem haos ? = qui donc t'emmenèneras jusqu'à la maison ?
niu nem ia we bambae hem i tekem = le nouveau nom qu'il adoptera

supos (ou seulement spos ou sipos) : si, exprime la supposition

supos yumitufala i faenem pig ia, bae yumi kilim hem = si nous trouvons ce cochon sauvage, nous le tuerons

Prépositions



Blong

Peut se traduire par « de » ou « pour ». Dans un discours rapide, peut être raccourci en blo.


Long

Peut se traduire par "à", "dans", "sur" ou "avec". Dans un discours rapide, peut être raccourci en lo.


Wetem

Peut se traduire par « avec », « en compagnie de ».


Olsem


From

Peut se traduire par "à cause de".


Interrogatifs



Nombres



Déterminants



Superlatif


Se construit avec le terme « mo »


Quelques exemples



Enseignement



En France



Bibliographie



Notes


  1. « bêche-de-mer », American Heritage Dictionary, 2000.
  2. Lucie Delaporte, « Louise Michel et les Kanak : amorce d’une réflexion anti-impérialiste », sur mediapart.fr, (consulté le )

Articles connexes


Sur les autres projets Wikimedia :

Wikipédia en bichelamar.

Liens externes



На других языках


[de] Bislama

Bislama, auch Bichelamar, Bêche-de-mer, oder Beach-la-Mar, ist eine der Amtssprachen der Republik Vanuatu und zugleich Lingua franca unter den 108 Sprachen (die beiden Sprachen Aore und Ifo werden nicht mehr gesprochen), die in Vanuatu gesprochen werden; 90 % der Ni-Vanuatus (so nennen sich Vanuatus Einwohner selbst) gebrauchen Bislama als Zweitsprache, 10 % – zumeist die junge Generation aus den beiden Städten Port Vila und Santo – als Erstsprache; zudem wird sie von über 1.200 Menschen in Neukaledonien gesprochen. Sie zählt zu den pazifischen auf Englisch basierenden Kreolsprachen. Aufgrund der Geschichte Vanuatus hat sie viele Lehnwörter aus dem Französischen und aus melanesischen Sprachen. Die Syntax ist stark melanesisch geprägt. Teilweise ist sie dem Pijin (Salomonen), Tok Pisin (Papua-Neuguinea) und Torres Creole (Queensland, Australien) ähnlich.

[en] Bislama

Bislama (English: /ˈbɪsləmɑː/;[2] Bislama: [bislaˈma]; also known by its earlier French name, bichelamar[3] [biʃlamaʁ]) is an English-based creole language and one of the official languages of Vanuatu. It is the first language of many of the "Urban ni-Vanuatu" (citizens who live in Port Vila and Luganville) and the second language of much of the rest of the country's residents. The lyrics of "Yumi, Yumi, Yumi", the country's national anthem, are composed in Bislama.

[es] Bislama

El bislama, también conocido como bichelamar, es una lengua criolla melanesia. Es una de las lenguas oficiales de Vanuatu junto con el inglés y el francés. El himno nacional, Yumi, Yumi, Yumi, se canta en bislama. Es la lengua principal de muchos de los ni-Vanuatu Urbanos (los que viven en Port Vila y Luganville) y la segunda lengua para gran parte del resto de habitantes del país.
- [fr] Bichelamar

[it] Lingua bislama

Il bislama (pronuncia Bislama: bislaˈma), un tempo noto anche come bichelama e Beach-la-Mar, è una lingua creola diffusa a Vanuatu. È simile al Tok Pisin della Papua Nuova Guinea, al Pidgin delle Isole Salomone e al Broken dello stretto di Torres (nel Queensland, Australia).

[ru] Бислама

Бислама (bislama) — креольский язык на преимущественно английской основе (см. чёрный английский). Один из официальных языков Вануату, язык межнационального общения примерно для 200 тыс. жителей Вануату (более ста народов). Количество говорящих на бислама как на родном языке — 6200 чел., в основном в столице Порт-Вила и в городе Люганвиле.



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