Le griko ou grico est un dialecte grec, comportant des similarités avec l'italien et le salentin et parlé dans le sud de l’Italie. Les Grecs l’appellent Katoitaliótika (Κατωιταλιώτικα), «italien méridional»[1],[2],[3],[4],[5].
Griko (Grico) Κατωιταλιώτικα
Pays
Italie
Région
Calabre, Pouilles
Nombre de locuteurs
10 500 en Pouilles (environ 20 000 en 1981 en Pouilles)
Contrairement au grec moderne, le griko s'écrit le plus généralement à l'aide de caractères latins.
Domaine
Il ne subsiste que deux petites communautés parlant le griko, en Calabre, dans la région de Bova, et dans les Pouilles, dans la région du Salento. L’aire de répartition du griko consiste en neuf villages dans la région de Grecìa Salentina (Calimera, Martano, Castrignano de' Greci, Corigliano d'Otranto, Melpignano, Soleto, Sternatia, Zollino, Martignano) pour un total de 40 000 habitants dont environ 10 000 seraient locuteurs en 2017[5].
L’aire katoitaliótique de Calabre comprend aussi neuf villages en Bovésie et quatre districts de la ville de Reggio Calabria, mais sa population est nettement inférieure et compterait quelque 500 locuteurs en 2017.
Histoire
L’origine de ces communautés a fait l’objet d’une longue controverse. Certains, comme Gerhard Rohlfs[6] ou Anastasios Karanastasis[7], ont soutenu l’idée d’une continuité directe depuis les antiques colonies grecques de la Grande Grèce jusqu’à nos jours, en s’appuyant sur les différences entre griko et grec moderne, et sur l’influence latine, apparemment ancienne dans le premier. D’autres comme O. Parlangeli et G. Morosi au contraire, favorisent l’idée d’une origine plus tardive, liée à l’immigration de populations hellénophones au Moyen Âge, en s’appuyant sur la ressemblance du griko avec le grec moderne, rendant ces deux langues partiellement intercompréhensibles[5].
Comme souvent dans ce genre de controverses, les deux hypothèses ne s’excluent pas forcément, car il a pu y avoir immigration médiévale sur un substrat local antérieur, les deux populations s’assimilant[5].
Aperçu diachronique de la diffusion du Griko calabrais: bleu: jusqu’au XVesiècle, violet: jusqu’au XVIesiècle, jaune: jusqu’au XIXesiècle, orange: jusqu’au XXesiècle, rouge: situation présente de la langue.
Exemple
Voici un exemple de matinata («sérénade»), une chanson populaire en griko:
Griko
Εβώ πάντα σε 'σένα πενσέω, γιατί 'σένα φσυχή-μου ’γαπώ, τσχαι που πάω, που σύρνω, που στέω στην καρδιά-μου πάντα 'σένα βαστώ.
Translittération: Evò panta se 'sena pensèo, jatì 'sena fsichì-mu ’gapò, ce pu pao, pu sirno, pu steo stin kardìa-mu panta 'sena vastò.
Grec moderne
Εγώ πάντα εσένα σκέφτομαι, γιατί εσένα ψυχή μου αγαπώ, και όπου πάω, όπου σέρνομαι, όπου στέκομαι, στην καρδιά μου πάντα εσένα βαστώ.
Translittération: Egó pánda eséna skéftome, yiatí eséna psichí mu agapó, ke ópu páo, ópu sérnome, ópu stékome, stin kardiá mu pánda eséna vastó.
Français
Je pense toujours à toi, parce que je t’aime, mon âme, et où que j’aille, où que je me traîne, où que je me trouve, je te porterai toujours dans mon cœur.
Notes et références
(it)F. Violi, Lessico Grecanico-Italiano-Grecanico, Apodiafàzzi, Reggio Calabria, 1997.
(it)Paolo Martino, L'isola grecanica dell'Aspromonte. Aspetti sociolinguistici, 1980. Risultati di un'inchiesta del 1977
(it)Filippo Violi, Storia degli studi e della letteratura popolare grecanica, C.S.E. Bova, 1992
(it)Filippo Condemi, Grammatica Grecanica, Coop. Contezza, Reggio Calabria, 1987.
Gerhard Rohlfs, Vocabolario dei dialetti salentini, Congedo, 1956-57 (lire en ligne)
Anastasios Karanastasis, Γραμματική των Ελληνικών ιδιωμάτων της Κάτω Ιταλίας [«Grammaire des dialectes grecs de l'Italie méridionale»], Athènes, Académie d'Athènes, (lire en ligne).
Bibliographie
Pier Francesco Bellinello, «Les minorités ethno-linguistiques du Mezzogiorno», Espace, populations, sociétés, vol.Les minorités ethniques en Europe, no3, , p.341-347 (lire en ligne)
G. Rossi Taibbi e G.Caracausi, «Testi neogreci di Calabria. Parte I (Introduzione, Prolegomeni e testi di Roccaforte, a cura di Giuseppe Rossi Taibbi); Parte II (Testi di Rochudi, di Condofuri, di Bova e Indici a cura di Girolamo Caracausi). Palerme, 1959», Revue des Études Grecques, t.73, nos344-346, , p.332 (présentation en ligne)
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