lingvo.wikisort.org - Langue

Search / Calendar

Le bambara (autonyme : bamanankan) est une des langues nationales du Mali. Elle est la principale langue maternelle du pays (46 %) et la plus parlée (82 %)[2].

Bambara
Bamanankan (bm)
Pays Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Guinée, Sénégal, Gambie.
Région Bamako, Ségou, Koulikoro, Sikasso, Kayes,
Nombre de locuteurs Mali : 14 000 000[1]
Côte d'Ivoire : 5 500(1993)[1]
Total 14 102 320[1]Burkina Faso : 4 000 000(est.)(2006)[1]
Typologie SOV
Classification par famille
Codes de langue
IETF bm
ISO 639-1 bm
ISO 639-2 bam
ISO 639-3 bam
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Glottolog bamb1269
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme (voir le texte en français) :
Sariyasen fɔlɔ : Hadamaden bɛɛ danmakɛɲɛnen bɛ bange, danbe ni josira la. Hakili ni taasi b'u bɛɛ la, wa u ka kan ka badenɲasira de waleya u ni ɲɔgɔn cɛ.

Membre de la famille des langues mandées, elle fait partie du principal groupe en nombre de locuteurs, à savoir le groupe des langues mandingues. Ce groupe comprend principalement, outre le bambara, les différents Maninka (Kita et Ouest) du Mali, le dioula en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso, le mandinka au Sénégal et en Gambie, ainsi que le maninka de l’Est en Guinée et au Mali. Ces langues d'Afrique de l'Ouest présentent un continuum linguistique, c'est-à-dire que même les variantes les plus éloignées restent mutuellement intelligibles et qu'il n'y a pas de limites géographiques claires entre chaque dialecte identifié.

Le bambara est une langue très utilisée comme langue véhiculaire et commerciale en Afrique de l'Ouest.

C'est une langue du type sujet-objet-verbe, et plus précisément S AUX O V X (sujet - marque prédicative - objet direct - verbe - objet indirect ou circonstanciel) avec deux tons (ton haut et ton bas).


Terminologie


Au vu de la délimitation complexe des différents parlers, on considère tantôt « le mandingue » comme une seule langue divisée en plusieurs dialectes et tantôt « les langues mandingues » comme un ensemble, en fonction du degré de similitude ou différence qu'on accorde aux diverses variantes. C'est cependant la seconde option qui est généralement suivie par la littérature scientifique contemporaine.


Répartition géographique


Le bambara est la langue la plus communément comprise au Mali. Elle est la principale langue maternelle et elle sert de langue véhiculaire aux Maliens à Bamako et sur la quasi-totalité du territoire[3].

Les principaux dialectes du bambara au Mali sont :


Systèmes d'écriture



Écriture syllabaire masaba


L'écriture Woyo Couloubayi a créé à partir des anciens idéogrammes bambara en 1930, dans la région de Kaarta, un syllabaire bambara, appelé masaba, comportant 123 caractères ; cette écriture est d'une diffusion très restreinte.


Écriture alphabétique latine


Depuis 1967, le bambara est écrit en alphabet latin (23 lettres de base ; les 3 consonnes « Q/q », « V/v » et « X/x » ne sont utilisées que pour les emprunts directs à d'autres langues). Après la réforme orthographique de 1982, on utilise 4 lettres phonétiques additionnelles (2 voyelles « Ɛ/ɛ » et « Ɔ/ɔ », et 2 consonnes « Ɲ/ɲ » et « Ŋ/ŋ ») pour étendre l'alphabet à 27 lettres (à la place des anciens digrammes ou anciennes voyelles diacritées). Les accents ne sont plus utilisés que pour indiquer la tonalité, mais dans les publications faites au Mali, les tons ne sont pratiquement jamais marqués. La notation des voyelles longues utilise le redoublement de la voyelle (les accents de tons sont alors généralement marqués sur la seconde voyelle).

Alphabet latin bambara depuis 1982 (27 lettres)
ABCDEƐFGH IJKLMNƝŊO ƆPRSTUWYZ
abcdeɛfgh ijklmnɲŋo ɔprstuwyz

Écriture alphabétique n'ko


Une active communauté malienne de langue bambara utilise l'écriture n'ko. Normalement écrit de droite à gauche, l'alphabet (monocaméral) comprend 26 lettres de base (7 voyelles et 21 consonnes) et 2 autres consonnes pour la variante woloso (ou wolusu) proche du bambara officiel du Mali actuel ; il comprenait également 3 autres consonnes (archaïques) pour l'ancienne variante jona.


Voyelles

a
/a/
é
/e/
i
/i/
è
/ɛ/
ou
/u/
ô
/o/
o
/ɔ/
ߊ
ߋ
ߌ
ߍ
ߎ
ߏ
ߐ

Consonnes


/ʔ/
(dagbasinna)
n'
/n̩/
ba
/ba/
pa
/pa/
ta
/ta/
dja
/d͡ʒa/
tcha
/t͡ʃa/
da
/da/
ra
/ɾa/
rra
/ra/
sa
/sa/
gba
/ɡ͡ba/
fa
/fa/
ߑ
ߒ
ߓ
ߔ
ߕ
ߖ
ߗ
ߘ
ߙ
ߚ
ߛ
ߜ
ߝ
ka
/ka/
la
/la/
na
/na/
(woloso)
ma
/ma/
nya
/ɲa/
na
/na/
ha
/ha/
wa
/wa/
ya
/ja/
nya
/ɲa/
(woloso)
ja
/d͡ʒa/
(jona)
cha
/t͡ʃa/
(jona)
ra
/ɾa/
(jona)
ߞ
ߟ
ߠ
ߡ
ߢ
ߣ
ߤ
ߥ
ߦ
ߧ
ߨ
ߩ
ߪ

Diacritiques vocaliques

Le bambara, comme toutes les langues mandées, est aussi une langue tonale où la variation du ton change le sens du mot (bá = maman / bǎ = chèvre). L'écriture utilise 8 signes diacritiques, dont 7 diacritiques (ajoutés au-dessus des voyelles) destinés à marquer les combinaisons entre un des 4 tons et une des 2 longueurs vocaliques (aucun diacritique pour les voyelles courtes descendantes), et un diacritique supplémentaire (un point souscrit) pour marquer leur nasalisation.

ton
longueur
haut bas montant descendant
court ߊ߫ߊ߬ߊ߭ 
long ߊ߮ߊ߯ߊ߰ߊ߱

Pour noter certaines consonnes absentes des langues mandées, un signe diacritique (comme le point en chef notant normalement une voyelle courte de ton montant, ou le double point en chef pour une distinction supplémentaire) peut être également utilisé sur certaines consonnes pour les modifier.


Autres signes

En cas d'élision vocalique, des signes apostrophes (non diacritiques) conservent l'information tonale de la syllabe élidée. S'y ajoutent également des signes de ponctuation, dont un signe diacritique souscrit sous une lettre pour indiquer l'abréviation (notamment des unités de mesure). Un signe tiret bas (lajanyalan), sans valeur phonétique ou orthographique, peut également étendre typographiquement les lettres afin de mettre en valeur et lier les lettres des mots dans un style élargi.

L'écriture comprend aussi dix chiffres décimaux (également écrits de droite à gauche) et deux symboles monétaires.


Codage Unicode

 v · d · m 
en
fr
0123456789ABCDEF
U+07C0 ߀ ߁ ߂ ߃ ߄ ߅ ߆ ߇ ߈ ߉ ߊ ߋ ߌ ߍ ߎ ߏ
U+07D0 ߐ ߑ ߒ ߓ ߔ ߕ ߖ ߗ ߘ ߙ ߚ ߛ ߜ ߝ ߞ ߟ
U+07E0 ߠ ߡ ߢ ߣ ߤ ߥ ߦ ߧ ߨ ߩ ߪ ߊ ߫ ߊ ߬ ߊ ߭ ߊ ߮ ߊ ߯
U+07F0 ߊ ߰ ߊ ߱ ߊ ߲ ߊ ߳ ߴ ߵ ߶ ߷ ߸ ߹ ߺ   ߊ ߽ ߾ ߿

Littérature


La littérature en langue bambara se développe lentement, du fait de la prédominance du français comme « langue des élites », mais il existe cependant une tradition orale vivante, constituée, avant tout, d'épopées de rois et de héros. Cette tradition orale se transmet par les griots, qui sont à la fois des conteurs, des chanteurs et des livres d'histoire humains qui ont étudié l'art du chant et du récit pendant de longues années. Beaucoup de leurs épopées sont très anciennes, la tradition les fait remonter pour certaines aux temps de l'ancien empire du Mali.


Prononciation



Voyelles


Il y a sept voyelles orales qui peuvent être courtes ou longues : /a/, /e/, /ɛ/, /i/, /o/, /ɔ/ et /u/. L'orthographe latine de 1930 utilisait les lettres a/A, e/E, è/È, i/I, o/O, ò/Ò et u/U pour ces 7 voyelles, celle de 1970 utilise les lettres a/A, e/E, ɛ/Ɛ, i/I, o/O, ɔ/Ɔ et u/U en évitant les accents (réservés pour transcrire la tonalité).

L'allongement de chaque voyelle est orthographiée par redoublement de la voyelle latine de base avant la même voyelle éventuellement accentuée ou nasalisée. Chacune des sept voyelles peut aussi être nasalisée et l'orthographie latine les transcrit alors avec un digramme : an, en, ɛn (ou èn en 1930), in, on, ɔn (ou òn en 1930) et un.

  Antérieure Postérieure
Fermée /i////ĩ/ /u////ũ/
Mi-fermée /e///// /o////õ/
Mi-ouverte /ɛ//ɛː//ɛ̃/ /ɔ//ɔː//ɔ̃/
Ouverte /a////ã/  

Consonnes


Consonnes bambara
Bilabial Labio-
dental
Alvéolaire Post-
-alvéolaire
Palatal Vélaire Labio-
vélaire
Glottale
Occlusif pb td kɡ
Affriquée t͡ʃd͡ʒ
Nasal m n ɲ ŋ
Fricatif f sz ʃ ɣ h
Roulée r
Spirant l j w

L'alphabet officiel du bambara au Mali comporte 20 consonnes : b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, ɲ, ŋ, p, r, s, t, w, y, z[4].

Le plus souvent, chaque consonne correspond à un seul son. Il y a toutefois quelques exceptions :


Grammaire


Les phrases sont construites sur le modèle S AUX O V X (sujet - marque prédicative - objet direct - verbe - object indirect ou circonstanciel) .

Il n'y a aucun genre grammatical en bambara. Le genre pour un nom peut être spécifié dans certains cas en ajoutant un suffixe -cɛ pour les noms masculins et -muso pour les noms féminins. Le pluriel se forme en ajoutant « -w » ou (pour 4 mots) « -nu » aux noms ou adjectifs.

Il n'y a pas de conjugaison. La marque du temps et les formes affirmatives/négatives sont restituées par des marques prédicatives placées après le sujet : ù yé sògo` dún : ils ont mangé de la viande, ù tɛ́nà sògo dún : ils ne mangeront pas de viande, avec ù = ils (ou elles), = marque du complétif affirmatif, tɛ́nà = marque du futur négatif, sògo = viande, dún = manger.

Les déterminants des noms (adjectifs, nombre) sont postposés. jíri tán = dix arbres, jíri misɛn = un petit arbre.

Le bambara utilise des postpositions, comme bólo, qui indique la possession, qui a une valeur locative, etc. Beaucoup de postpositions ont la même forme que des noms : par exemple, bólo signifie aussi 'main'.

Le bambara dispose de beaucoup de conjonctions, mais beaucoup d'entre elles ont été remplacées dans l'usage quotidien par des mots empruntés au français tels que parce que.


Exemples


Salutations :


Exemples


MotTraductionOrthographe à la française
terredugukolodougou kolo
cielsankolo
eaujidji
feutasumatasouma
hommetiè
femmemusomousso
mangerdundun
boireminmi
ainékɔrɔkôrô
cadetdɔgɔdôgô
nuitsusou
jourtiletlé, klé
grosbelebele
travailbaara
enfantden
argentwari
unkelen
deuxfila
troissaaba
quatrenaani
cinqduurudourou
sixwɔɔrɔwôôrô
septwolonfla
huitseginchéguin
neufkɔnɔntɔn
dixtan

Pronoms personnels


Les pronoms personnels de la langue bambara (non-emphatiques/emphatiques) :


Enseignement du bambara


Au Mali, le bambara est enseigné au Centre d'étude de langue bambara de Falajè[5].

En France, le bambara est enseigné à l'INALCO[6], à l'École normale supérieure à Paris[7] ainsi que dans des centres sociaux[8] et des associations[9],[10],[11]en région parisienne.

Le bambara est une des épreuves de langues facultatives du baccalauréat français, à l'écrit, parmi les langues dites « rares » (c'est-à-dire peu enseignées en France)[12]. Le bambara fait partie des six langues africaines que l'on peut présenter au baccalauréat avec le peul, le haoussa, le berbère, le swahili, le malgache et l'amharique[12].


Notes et références


  1. Ethnologue [bam].
  2. http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf p. 373.
  3. Cf. Grammaire fondamentale du bambara de Gérard Dumestre p. 7-12
  4. Cf. « Cours pratique de bambara » de Charles Bailleul, p. 3
  5. « CEL - Centre d'Etude de Langue bambara, Falajè », sur www.bamanan.org (consulté le )
  6. http://www.inalco.fr/index.php?id_secteur=1&def_lang=fr Site de l'INALCO
  7. Cours de bambara à l'École normale supérieure (Paris).
  8. Cours de bambara au Centre Curial à Paris.
  9. Cours de bambara proposés par l'association Donniyakadi : http://donniyakadi.over-blog.com/article-donniyakadi-organise-des-cours-de-bambara-a-paris-91813861.html
  10. Ateliers de langue bambara de l'association ethnoArt : http://www.ethnoart.org/cours-musique-danse/45-langues/113-cours-de-langue-bambara-saison-2012-2013
  11. « Cours de langues africaines, Interprétariat,Traduction », sur Cours de langues africaines, Interprétariat,Traduction (consulté le )
  12. "L'épreuve de bambara au baccalaureat sur le site Mali Pense.

Voir aussi


Sur les autres projets Wikimedia :

Wikipédia en bambara.

Bibliographie



Articles connexes



Liens externes


Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Cet article ou cette section contient trop de liens externes ().

Les liens externes doivent être des sites de référence dans le domaine du sujet. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de citer ces liens comme source et de les enlever du corps de l'article ou de la section « Liens externes ».


На других языках


[de] Bambara

Bambara, auch als Bamanankan bezeichnet, ist eine Mande-Sprache, die in Mali in Westafrika gesprochen wird. Sie zählt gemeinsam mit Dioula und Malinke zum Dialektkontinuum (ineinander übergehende Dialekte der gleichen Sprache) des Manding, welches von ca. 30 Millionen Menschen in zehn Ländern Westafrikas in unterschiedlichem Maße verstanden und gesprochen wird. Das Dioula der Elfenbeinküste ist ein vom Malinke beeinflusstes vereinfachtes Bambara, das Dioula von Burkina Faso nahezu deckungsgleich mit dem Bambara.

[en] Bambara language

Bambara (Arabic script: بامبارا), also known as Bamana (N'Ko script: ߓߡߊߣߊ߲) or Bamanankan (ߓߡߊߣߊ߲ߞߊ߲), is a lingua franca and national language of Mali spoken by perhaps 15 million people, natively by 5 million Bambara people and about 10 million second-language users. It is estimated that about 80 percent of the population of Mali speak Bambara as a first or second language. It has a subject–object–verb clause structure and two lexical tones. The native name bamanankan means "the language (kan) of heathens (bámànán), people who refuse Islam",[2] as opposed to speakers of Dyula, who are Muslim.[3]

[es] Idioma bambara

El idioma bambara (autoglotónimo Bamanankan) es un conjunto de hablas de la lengua mandenká o mandingá hablada en Malí, por 10 millones de personas, de los cuales 3 millones pertenecen a la etnia bambara, por lo tanto la mayoría lo usa como lengua interétnica en el país. Existen algunos hablantes en Burkina Faso, Costa de Marfil, Senegal, Guinea y Gambia. Ha tenido a lo largo del tiempo distintos sistemas de escritura, además de la latina.
- [fr] Bambara

[it] Lingua bambara

La lingua bambara, chiamata anche bamanankan (letteralmente lingua dei Bamanan), è una lingua mandingo parlata in Mali.

[ru] Бамана

Бамана́ (бамбара́, бамананкан) — язык народа бамана, или бамбара, распространённый главным образом в центре западной части Республики Мали. Имеет статус национального языка и является основным языком межнационального общения Мали. Принадлежит языковой семье манде («конго-кордофанская» макросемья).



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2024
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии